Dites, c’était quoi votre première expérience professionnelle ?

Il y a peu, lors d’un dîner entre ami·es, le sujet de la première expérience professionnelle s’est glissé dans la conversation. Spontanément, je me suis souvenue de mon premier stage. C’est marrant, je m’en souviens comme si c’était hier. Et pourtant ça remonte à presque 10 ans maintenant.

J’étais alors étudiante en histoire de l’art. Je devais faire un stage d’un mois pour valider ma licence. À cette époque, je voulais être galeriste. En vrai, je n’ai jamais vraiment su ce que je voulais faire. Ou plutôt si, je savais ce que je voulais faire mais je n’ai jamais réussi à choisir un « métier ». Mais cela est un autre sujet sur lequel je reviendrais probablement dans un prochain article.

Donc, me voilà à la recherche d’un stage. À cette époque (oui oui je parle comme une vieille sage), j’étais obsédée par Paris. Je voulais absolument faire mon stage à Paris, monter à la capitale quoi. Paris, oh Paris. Paris, ville lumière, ville d’art et de culture, ville d’émulations, ville d’aventures, ville de réussites.

Je décide donc que mon premier critère de recherche, c’est la localisation. Je profite d’un weekend de passage à Paris (ou je profite de ma recherche pour passer à Paris, je ne sais plus bien) pour faire le tour des galeries avec mon cv et mon plus beau sourire. Technique vintage que les plus jeunes d’entre nous ne connaissent sûrement pas. Et pourtant. Oui, oui, je vous assure, il y a un temps où la recherche d’emploi ne rimait pas avec mots-clés marketing pour passer un logiciel informatique de tri des candidatures. Séquence nostalgie.

Après moult refus plus ou moins sympathiques, une galerie m’a finalement ouvert les bras. Je garde un excellent souvenir de cette expérience. C’était en juillet, la vie à la galerie, tout comme à Paris, était calme. L’événement principal de ce mois de travail était le montage et le vernissage d’une exposition d’un artiste espagnol. Certains jours calmes, on se racontait seulement nos vies et on refaisait le monde. D’autres jours, ma mission était de me balader dans les rues de Paris et de profiter des trésors de la ville, d’aller voir des expositions.

En discutant avec mes ami·es, j’ai réalisé qu’on avait tous et toutes, soit cité notre premier stage, soit notre premier emploi décroché après l’obtention de notre diplôme. Pourtant on avait « travaillé » avant. On avait rendu des « services » type babysitting avant d’avoir l’âge légal de travailler, on avait eu des « petits boulots » (car certains boulots sont plus petits que d’autres ?) pendant les vacances d’été ou à côté de nos études. Alors pourquoi ne considérait-on pas ces expériences comme des expériences professionnelles ? Pourquoi certaines personnes ne considéraient même pas leurs stages comme des expériences professionnelles ?

Je n’ai pas de réponses à ces questions. Et vous trouverez rarement, si ce n’est jamais, de réponses avec moi. Je ne suis pas une personne qui a « réponses à tout », je suis une personne qui a « questions à tout ».

Je ne sais pas pourquoi, spontanément, je pense à ce premier stage quand on me parle de première expérience professionnelle. Ce n’est peut être pas ma première expérience professionnelle dans les faits (bien que je crois difficilement en l’objectivité des faits), c’est mon choix de mémoire, c’est mon choix d’histoire, c’est mon choix de parti pris.

Mais a-t-on jamais réellement le choix me direz-vous. Alors pourquoi ? Pourquoi cette réponse spontanée à cette question ? Et surtout, pourquoi a-t-on tous et toutes eu le même choix de réponses ? Nous sommes le fruit de nos environnements, que ce soit, tantôt par adhésion ou tantôt par rejet, nous ne pouvons pas nier les influences. Je pense que j’ai été influencée par une double injonction ambiante de la réussite et du bonheur au travail et par le travail. Le travail, et avant lui l’école, devant me permettre d’accéder à une vie « réussie » et « heureuse ».

En ce sens, un « petit boulot » était juste un moyen. Un moyen de gagner un peu d’argent, ou de carrément financer ses études. Il n’était pas fait pour durer, et l’expérience professionnelle en elle même ne comptait pas. Seul comptait l’argent qui allait permettre de financer ses études et de faire ensuite un « vrai » travail.

Mes « petits boulots » n’ont longtemps pas compté pour moi. Et puis, je suis rentrée dans « la vie active », c’est-à-dire que j’ai commencé à faire un travail en adéquation avec mes études, une fois diplômée. En d’autres mots, j’ai suivi les étapes jusqu’à rentrer dans la case correspondant à mon « parcours ».

Et là, je me suis dit qu’il n’y avait pas de différences entre « petits boulots » et boulots tout court, à part celles qu’on choisissait de leur donner. Et pourtant, spontanément j’ai raconté mon premier stage. Alors la prochaine fois, c’est décidé, je raconte mon premier boulot à faire les vendanges.

Et vous, spontanément, quelle a été votre première expérience professionnelle ? Et si vous y réfléchissez, pourquoi ?

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Sources citées et aller plus loin

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