Vivons-nous dans une société du burn out ?

On entend souvent que le « burn out » est le mal du XXI° siècle. Ou bien le nouveau phénomène de mode. On a sûrement tous et toutes déjà entendu quelqu’un·e dire qu’il ou elle se sentait, « au bord du burn out ». Ou était carrément, « en burn out ». Moi même, je l’ai été. Et je suis loin d’être la seule dans mon entourage. 

Mais qu’est-ce que « le burn out », aussi connu en France sous le nom « d’épuisement professionnel » ? Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le « burn out » se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ». 

Travailler, jusqu’à « se consumer » ? 

Le terme « burn out » vient du psychiatre et psychanalyste américain Herbert J. Freudenberger. Ce dernier le conceptualise dans son ouvrage éponyme, Burn out [nda : traduit par « la brûlure intérieure » en français], paru en 1980. Dans les années 70, il est bénévole dans une « free clinic » le soir, après ses heures de consultation. Il y soigne notamment des personnes toxicomanes, « consumé·es », « brûlé·es » par des drogues. Il a l’impression de ne jamais en faire assez et finit par se « consumer » lui même à la tâche. 

En tant que psychanalyste et praticien, je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consommer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte

H.J Freundenberger, Burn out, 1980 

Je me consume, tu te consumes, il et elle se consume…?

Le « burn out » signifierait donc que la personne en souffrance s’est « consumée » (a été consumée ?) jusqu’à épuisement (de ses ressources ?). Christina Maslach, psychologue spécialisée dans les domaines de l’épuisement et du stress au travail, émet l’hypothèse que « travailler avec d’autres, notamment dans une relation d’aide serait au coeur du phénomène de « burn out » ».  

Ce phénomène de « burn out » a d’ailleurs d’abord été diagnostiqué chez les soigant·es, chez les personnes travaillant dans le milieu du « care » [nda : signifiant littéralement « prendre soin »]. On a ensuite constaté que d’autres professions n’étaient pas épargnées et que le burn out pouvait frapper tout le monde et partout. Même les enfants.

L’univers professionnel, que ce soit l’entreprise, l’hôpital, l’école ou les services publics, est devenu froid, hostile et exigeant tant sur le plan économique que psychologique. Les gens deviennent cyniques, ils gardent leur distance, essayent de ne pas trop s’impliquer

Christina Maslach

On entend souvent que l’univers du travail est un monde impitoyable. Que c’est une jungle. Pourtant, on constate également que le travail aujourd’hui est globalement moins « pénible » qu’avant. Que les travailleurs et les travailleuses ont réussi à obtenir des droits (droit au congés payés, réduction des heures de travail, droit à la déconnexion…), même si, comme souvent lorsqu’il est question de droits, ils ne sont pas toujours appliqués ni même connus. 

Alors je me demande, pourquoi ? Pourquoi sommes-nous de plus en plus nombreux et nombreuses à être atteint·es de « burn out » ? Sommes-nous moins « solides » que nos aîné·es ? Les conditions de travail se « durcissent »-elles ? Certaines personnes sont-elles plus « à risque » que d’autres ? Le « burn out » est-il un trouble individuel ? Une névrose collective ? Symptomatique de notre société ? Société(s) du « burn out » ?

Nous nous consumons ?

Pascal Chabot, dans son ouvrage Global burn-out, paru en 2013, propose un éclairage philosophique à la question du « burn out ». Il explique que, là ou la psychologie repose sur l’individu et la sociologie sur la société, la philosophie apporte un troisième éclairage sur la relation. Et c’est bien, selon lui, la relation entre l’individu et le social qui pose problème. Et il faut être deux pour construire une relation. Dit comme cela, cela paraît évident, non ? 

Et pourtant, bien souvent nous allons chercher à traiter le problème soit avec l’entreprise, par la mise en place d’actions de prévention des risques psycho-sociaux par exemple, soit avec l’individu, en l’encourageant à suivre une thérapie, à faire un travail « sur lui même ».

Je ne nie pas les bienfaits que peuvent avoir ces « traitements » du « problème ». Mais il me semble que, ce faisant, un des risques est de finir par croire qu’il y aurait les « bonnes entreprises » et les « mauvaises entreprises », les « bonnes personnes » et les « mauvaises personnes »

Finir par croire que la solution serait de changer d’entreprise. Ou de changer d’employé·e. 

C’est d’ailleurs longtemps ce que j’ai cru. Je me disais que la structure pour laquelle j’avais travaillé était une « p****n de structure de m***e ». Et, en même temps, je paniquais en me demandant ce que cela ferait de moi si, dans une autre structure, je refaisais un « burn out ». Une personne « malchanceuse » ? Ou une personne « à risque » ? À « problème » ? 

Je crois qu’il existe des personnes aux comportements « manipulateurs », « toxiques », « néfastes », « malades ». Et je crois que nous n’avons pas toujours les « armes » pour nous protéger. Mais je crois également que dans le cas du burn out, ce n’est pas si simple. Le burn out ne touche pas seulement quelques individus, quelques entreprises. Alors le burn out serait-il un problème systémique ? Un système problématique ?  

Stopper la « consumation » ?

Il semblerait que nous sommes de plus en plus nombreux et nombreuses à travailler jusqu’à nous « consumer » en France et dans de nombreux pays. Selon l’OMS, le burn out toucherait surtout les pays industrialisés. Alors, le burn out serait-il une « pathologie de civilisation », pour reprendre le terme de Pascal Chabot ? Une « pathologie de(s) civilisation(s) » industrialisée(s) ?

Selon lui, « l’accélération du temps, la soif de rentabilité, les tensions entre les dispositifs techniques et les humains déboussolés » et plus globalement la « perte de foi dans le système techno-capitaliste » expliquerait le phénomène de « burn out ». 

Le travail paraît sans fin. Sans finalité. Et sans fin. On finit alors deux fois plus épuisé·es. Épuisé·es de faire.  Épuisé·es de faire en vain. Sans fin.

Et faute de fin, rien ne peut nous arrêter ? Nous stopper ? Stopper la « consumation » ?

Travailler sans fin(alité) ? 

J’ai souvent entendu que le burn out était un problème de manque de finalité, c’est-à-dire un manque de but vers lequel tendre. Que le travail était de plus en plus « déconnecté ». Ce qui peut sembler paradoxal, dans un monde hyperconnecté, non ? 

Il semblerait que nous ne savons pas (plus ?) pour quoi on travaille. Pourquoi on travaille. 

Il semblerait que nous sommes en manque de sens. Déboussolé·es ? En manque d’oeuvre. Désoeuvré·es ? 

Je me suis souvent posée ces questions. Je n’arrivais pas à voir la finalité de mon travail. Je me sentais déboussolée. Désoeuvrée. Perdue. Je partais dans tous les sens, faute d’en avoir un, de sens. Je brassais de l’air, comme on dit. Et l’air attise le feu, paraît-il ? 

Je me souviens de toutes ces petites fois où la finalité d’une tâche ou d’un ensemble de tâches n’était pas claire. Où la finalité changeait en cours de route, ou en cours d’interlocuteur·rice(s). Où il y avait des finalités contradictoires. Plus de finalité(s). Pas de finalité(s) ?

Ou quelqu’un·e demandait à quoi cela servait de faire cela et qu’on lui répondait que ce n’était pas la question. Ou pire qu’on ne savait pas pourquoi mais qu’il fallait le faire quand même. 

Nos gestes, nos actions, nos labeurs ne se situent pas (plus ?) dans une perspective d’ensemble. Ils sont compartimentés. Éclatés. Disloqués. Or, comment savoir où emboîter la pièce du puzzle sans vision du puzzle complet(é) ? Et quel intérêt de compléter un puzzle si ce n’est celui de le voir complété ? 

De le voir fini. D’avoir atteint la finalité. Et de savourer ce moment. Ce plaisir.

Le plaisir d’avoir fait. Plaisir d’avoir finalisé. D’avoir réalisé. Peut-être pas seul·e ? Sûrement pas seul·e ? De reconnaître sa pièce du puzzle. Et de reconnaître la pièce des autres. 

Travailler sans fin ?

Sans finalité, point de fin ? Sans fin, point d’arrêt ? D’arrêt pour savourer le moment. D’arrêt pour souffler. D’arrêt pour se ressourcer. D’arrêt pour ne pas « se consumer ». 

Qui aurait l’idée folle de courir sans finalité ? Sans fin ?

Pourtant quand nous voulons nous pouvons, non ? Et quand nous pouvons, nous voulons ? 

La société d’aujourd’hui est une société de la performance qui ne cesse de se débarrasser de la négativité de l’interdit et de la règle et se voit comme une société de la liberté. Le verbe qui caractérise la société de la performance, n’est pas le freudien « devoir », c’est « pouvoir ». Ce tournant social entraîne avec lui une restructuration de l’âme.

Byung-Chul Han, La société de la fatigue, 2010 

D’après le philosophe allemand Byung-Chul Han, la société d’aujourd’hui est une « société de la performance » et de « l’auto-exploitation » favorisée par le système capitaliste puisque d’autant plus efficace et plus performante du fait qu’elle s’accompagne d’un sentiment de liberté.

Selon Han, cette « société de la performance » glisse petit à petit vers une société du dopage, en remplaçant l’expression négative « dopage mental » par « renforcement neurologique ». On assiste à une évolution qui, selon lui, « transforme, non seulement le corps, mais l’homme dans son ensemble, en une machine à performance devant fonctionner sans problème et maximiser son rendement ». Il appelle cette société, dans une ambivalence intentionnelle « la société de la fatigue ».

En ayant la « possibilité » et l’apparente « liberté » de travailler sans fin, on « s’auto-exploiterait », on s’épuiserait jusqu’à se « consumer ».  Jusqu’au « burn out ». 

Je me souviens de ce sentiment enivrant (addictif ?) de « pouvoir ». De ce tourbillon sans fin. J’avais tellement intégré l’injonction de « pouvoir » que j’étais convaincue que je « pouvais tout ». Que je voulais « pouvoir tout ». Car le contraire de tout c’est rien, non ?

Je n’avais pas de limites. Tout ça, c’était dans la tête. « Quand on veut on peut ». Quand j’étais fatiguée, je prenais du café. Quand j’étais malade, je prenais des médicaments. Quand je n’en pouvais plus, je redoublais d’efforts. Je performais. Je m’accrochais. Je donnais tout. Jusqu’à ce qu’il ne reste rien.

J’avais épuisé toutes mes ressources. Mes ressources n’étaient donc pas sans fin ? Illimitées ? Je ne « pouvais pas tout » ? L’illusion était tombée.

J’avais épuisée toutes mes ressources et tout ça pour quelle finalité ? Pour quoi ? Pourquoi ?

Je m’étais épuisée. Doublement épuisée. Épuisée de faire. Épuisée de faire, en vain.

Je m’étais consumée.

Consumée d’aveuglement. Aveuglée par l’injonction et l’illusion de « pouvoir ». « Pouvoir » addictif.

J’étais finalement comme les toxicomanes, ayant inspiré le terme de « burn out », accro. Accro d’en vouloir toujours plus. Accro au sentiment de « pouvoir ». Accro à un « Moi performant ». À un « Moi idéalisé ». Idéal ?

N’ai-je pas ressenti là, ni plus ni moins, que les effets d’une société qui se consume, elle aussi ? Société(s) du « burn out » ? Je me consumes…Tu te consumes… Il et elle se consume… Nous nous consumons ?

« Our house is on fire » nous a interpellé l’activiste écologique Greta Thunberg [nda : littéralement « notre maison est en feu »], et elle n’est pas la seule à l’avoir fait. À le faire. Nos ressources ne sont pas illimitées, ne serait-il pas temps de l’accepter avant de finir par tous et toutes nous « consumer » ?

Et vous qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà fait un burn out ? Ressentez-vous aussi cette pression de « pouvoir » (et donc de n’avoir aucune excuse pour ne pas faire) ? Mais aussi cette envie aveuglante de « pouvoir » ? Réussissez-vous à ne pas vous épuiser à pouvoir faire toujours plus ? À « tout pouvoir » faire ? Pensez-vous que nous vivons dans une société du « burn out » ? De la « consumation » ?

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Sources citées et aller plus loin

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6 réflexions au sujet de “Vivons-nous dans une société du burn out ?”

  1. Coucou ton article et particulièrement bien écrit ! J’ai vécu ce que j’appelle « un mini burn out » l’année dernière deux semaines avant les vacances d’été… J’avais eu une année très difficile, de nombreuses fois j’aurais dû me faire arrêtée car ma santé ne suivait pas, l’ambiance avec certains collègues me pesaient trop, et je subissais de la pression malsaine de la part de certains parents très agressifs… mais à 14 jours de la fin je me disais chaque matin que je pouvais tenir un jour de plus, jusqu’à cette matinée qui a été de trop… Je réalise qu’en fait il y avait aussi une notion de pouvoir dans ma situation…. Je croyais pouvoir tenir, mais ça n’a pas été le cas…

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    • Coucou Olivia,

      Ahlala je me reconnais totalement dans ton commentaire, je pense qu’on essaye tous et toutes de « prendre sur nous », de « tenir le coup », en se rattachant à une échéance.. Pareil moi quand j’ai commencé à sentir que j’étais à bout je me répétais qu’il fallait que je serre les dents jusqu’aux vacances mais j’ai craqué avant. Et j’ai eu beaucoup de mal à l’accepter notamment car j’étais du genre à me dire « quand on veut on peut » je pense et que du coup j’ai beaucoup culpabilisé et j’ai du déconstuire cette croyance super ancrée dans mon système de pensées et finalement accepter les limites, mes limites. J’espère que depuis tes conditions de travail se sont améliorées !

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  2. Coucou
    Je ne suis pas étonnée que le nombre de burn out explosent. On en demande clairement trop maintenant aux salariés et ce, pour n’importe quel type de poste ! Je suis complètement dégoûtée de voir que certains patrons se complaisent à mettre la pression à leurs salariés alors que c’est la meilleure façon d’obtenir l’inverse de ce qu’ils souhaitent ! Trop de pression = employé qui se sent mal, qui perd confiance en lui et qui finit par craquer CQFD
    Audrey
    https://pausecafeavecaudrey.fr

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    • Coucou Audrey,

      Tout à fait d’accord avec toi ! Et je pense qu’il y a également une forte pression de faire toujours plus que ce soit en entreprise ou dans notre vie en général qui pousse au burn out pas seulement des employé·es mais aussi des indépendant·es, des étudiant·es, des parents (on entend beaucoup parler de burn out maternel notamment), et même des enfants !

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  3. C’est un sujet et un article passionnant encore, merci pour toutes les informations que tu prends le temps de partager avec nous. On sent que tu te documentes et que tes articles demandent du TRAVAIL! Bravo.
    C’est drôle parce que, je n’ai pas beaucoup travaillé dans ma vie, la période ou j’ai le plus travaillé, je l’ai tout de suite ressenti et j’ai très vite compris qu’il fallait que je m’arrête. J’ai toujours su que je n’étais pas adaptée à un rythme effréné et au travail en entreprise, pour un patron, avec des collègues, et je n’ai jamais pris le risque d’essayer. Ce qui est peut-être une erreur, d’ailleurs.
    Quand tu parles de la phrase « quand on veut, on peut », c’est drôle parce que moi je l’aime bien cette phrase. Mais parce que je me pose toujours la question, qu’est-ce que j’entends par « veut ».. Qu’est-ce que je veux vraiment moi ? Et plutôt que de me demander ce que je veux vraiment tous les 36 du mois, je me le demande tous les jours de ma vie. Et la réponse est toujours : Etre heureuse, apaisée et épanouie. A partir de ce moment là, il est plus facile pour moi de me demander si ce que je fais est bon ou pas et si ce n’est pas le cas, il faut alors que je change de direction. Mais tu as raison, cette phrase n’est pas toujours bonne, surtout si on l’applique à tout ce qu’on DOIT faire et non pas à ce qu’on veut vraiment faire. 🙂

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    • Coucou Justine,

      Merciiii, c’est vrai que ça demande du « travail », ou plutôt du temps (j’ai du mal à considérer le blog comme du travail) mais je crois bien que c’est cette partie « documentation », que ce soit dans les livres ou bien en échangeant avec d’autres personnes, qui est la partie que je préfère 🙂

      Je comprend totalement ton sentiment face au rythme effréné (submergeant ?) du monde du travail car je l’ai ressenti aussi, et je le ressens encore souvent. Et j’ai l’impression que ce n’est pas propre au monde du travail mais à nos modes de vie de manière générale. Je crois que ce n’est jamais une erreur de s’écouter, et j’aurai même tendance à croire que c’est le fait de ne pas réussir à s’écouter, « l’erreur ». Après ce qui est difficile je trouve c’est de faire le tri dans toutes nos pensées, nos ressentis, nos croyances et de savoir quelle est la limite qu’on pourrait dépasser et celle qu’on ne pourrait pas, ou tout du moins pas tout de suite, ou peut-être jamais, mais ça seul l’avenir pourrait nous le dire 🙈

      Ca ne m’étonne pas de lire que tu aimes bien la phrase « quand on veut, on peut » 🙂 Moi, je suis mitigée pour toutes les raisons (qui n’ont pas forcément « raison »^^) que j’ai détaillées dans l’article et que tu résumes bien en disant que ce n’est pas forcément bon si on l’applique à tout ce qu’on DOIT faire. Ce n’est pas parce qu’on peut faire quelque chose qu’on devrait le faire, et ça ce n’est pas évident à doser, je trouve.

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