Pourquoi ne pas recherche le bonheur au travail ?

Nous avons tous et toutes envie que ce soit un bonheur de travailler. Nous avons tous et toutes envie de bonheur, tout court. Et quoi de plus normal, me direz-vous ? 

Qui a jamais vu un magazine titrer « 10 conseils pour atteindre le malheur ». Ou bien un·e « responsable du malheur » dans une entreprise. Ou encore un·e ami·e nous « souhaiter bien du malheur ». Et encore « heureux », non ? 

À la sempiternelle question « qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? », j’ai souvent répondu, comme tant d’autres je crois (même si à l’époque je pensais être plus maligne que tout le monde en répondant cela) « être heureuse », c’est-à-dire « jouir du bonheur ». C’était une bonne esquive, ceci dit, car qui aurait pu me répondre que je ferais mieux de vouloir « autre chose » ? 

Alors voilà, je voulais du bonheur. J’étais jeune et donc pas (encore ?) à la recherche du temps perdu. Non, moi j’étais à la recherche du bonheur. Car après tout qu’est-ce qu’il pouvait y avoir de plus important dans la vie ? 

Je voulais, et je dirais même que j’attendais, que mon travail m’apporte du bonheur. J’étais totalement convaincue par les discours sur le bonheur en entreprise et j’ai d’ailleurs même pensé, à un moment, que je me verrais bien « Chief Happiness Officer », c’est-à-dire « Responsable du bonheur » car quel plus beau métier que celui de « donner du bonheur » ? 

Mais pouvons-nous « donner du bonheur » ? Être « responsable du bonheur » ? Du bonheur des autres ? De son bonheur à soi ? 

L’entreprise peut-elle (doit-elle ?) être responsable du bonheur de ses employé·es ? Et les employé·es du bonheur qui règnerait, ou ne règnerait pas, dans l’entreprise ? Le bonheur des un·es est-il (fait-il ?) le bonheur des autres ? À quoi jugeons-nous que le bonheur est atteint ? Et comment tenter de le mesurer ? 

Objectif « bonheur » ?

Depuis quelques années, le « bonheur » a débarqué sur nos lieux de travail. En mots, tout du moins. Nous parlons de « bonheur au travail », de « happy management », de « funsultants », de « coach du bonheur », ou encore de « Chief Happiness Officer ». Nous pouvons d’ailleurs constater l’utilisation de nombreux anglicismes, ce qui n’a rien d’étonnant étant donné que ce nouveau phénomène nous est venu des États-Unis. 

Et puis, en anglais ça sonne toujours mieux, non ? Je ne sais pas vous mais moi j’ai du mal à imaginer un individu qui porterait le titre de « consultant amusant », ou qui se formerait au métier « d’agent du bonheur en chef », ou encore qui pratiquerait le « management heureux ». D’ailleurs, si nous avons besoin d’ajouter « heureux » au terme de management, cela signifie-t-il que nous jugeons que le management « tout court » ne serait pas heureux ? Ou bien est-ce un pléonasme ?

L’objectif est donc le « bonheur ». Le bonheur au travail (le travail du bonheur ?). Afin de sortir, peut-être, une bonne fois pour toute de notre rapport historiquement douloureux avec le travail [nda : le mot « travail » est issu du latin « tripalium » signifiant littéralement « trois pieux » et désignant un instrument de torture] ? 

Le bonheur est ma condition ?

→ « Moi, ce que je cherche c’est un job bien payé » ↔ « Nous, ce que l’on vous propose c’est un job bien payé »
→ « Moi, ce que je cherche ce sont des horaires flexibles » ↔ « Nous, ce que l’on vous propose ce sont des horaires flexibles » 
→ « Moi, ce que je cherche c’est un mi-temps » ↔ « Nous, ce que l’on vous propose c’est un mi-temps »
→ « Moi, ce que je cherche c’est être autonome » ↔ « Nous, ce que l’on vous propose c’est de l’autonomie »
→ « Moi, ce que je cherche c’est une bonne ambiance » ↔ « Nous, ce que l’on vous propose c’est une bonne ambiance »
→ « Moi, ce que je cherche c’est un CDI » ↔ « Nous, ce que l’on vous propose c’est un CDI »
→ « Moi, ce que je cherche c’est un boulot près de chez moi » ↔ « Nous, ce que l’on vous propose c’est un boulot à côté de chez vous »
→ « Moi, ce que je cherche ce sont des perspectives d’évolution » ↔ « Nous, ce que l’on vous propose ce sont des perspectives d’évolution »
→ « Moi, ce que je cherche c’est le bonheur » ↔ « Nous, ce que l’on vous propose c’est le bonheur ».

 Qui ne signerait pas pour le bonheur ? Et même ne serait-ce que pour une promesse ou un espoir de bonheur ?

Dès lors, ne serait-ce pas une excellente manière (stratégie ?) d’attirer de nouveaux « talents » ? Ne serait-ce pas « la » condition de travail que tout le monde recherche ? Que personne ne pourrait refuser ? 

Mais comment une entreprise peut-elle offrir du bonheur à ces salarié·es ? Leur assurer le bonheur au travail ? Nous pouvons nous mettre d’accord sur un salaire, sur un type de contrat, sur des missions, sur des perspectives d’évolutions, nous pouvons même négocier et renégocier ces dites conditions. Mais comment se mettre d’accord sur un état, une émotion, un ressenti, une perception, sur quelque chose d’aussi intime, mouvant et insaisissable que le bonheur ? Et n’existe-t-il pas tout un monde en dehors de l’entreprise qui influence également nos émotions ?

Alors oui, nous pouvons probablement mettre des choses en place permettant un environnement de travail plus ou moins satisfaisant, nous pouvons travailler dans le respect de chacun·e et parfois même dans la bonne humeur. Il me semble, en revanche, peu probable de réussir à maintenir un état de complète satisfaction de tout·e un·e chacun·e et hisser le bonheur au rang de condition de travail. 

Quand nous regardons d’ailleurs de plus près ce qui est proposé pour apporter du bonheur en entreprise, nous réalisons que nous nous situons davantage du côté du divertissement (de la diversion ?). « Du pain et des jeux, que faut-il de plus pour le peuple ? » disait-on en Rome antique. « Des paniers de fruits et un babyfoot, que faut-il de plus pour les salarié·es ? », dirions-nous aujourd’hui ? Que faut-il de plus pour le « bonheur » des salarié·es ? 

Ce genre de « formules bonheur » peut, peut-être, fonctionner pour certain·es. Peut-être, certains jours. Mais, peut-être, pas pour d’autres. Peut-être pas d’autres jours. Et si elles peuvent, un temps peut-être, compenser, voire occulter, certaines conditions de travail ou certains problèmes, qu’en sera-t-il quand on estimera que le divertissement (la mascarade ?) n’est plus suffisant ? Satisfaisant ? 

Le bonheur est mon moteur ? 

Si le bonheur semble pouvoir attirer de nouveaux « talents » et les garder, il semblerait que cela permette également de les rendre plus productifs, plus créatifs, et donc plus rentables. En d’autres mots, un·e employé·e supposément « heureux·euse » serait un·e « meilleur·e employé·e »

Nous comprenons ainsi tout l’intérêt des entreprises à investir, pour certaines massivement, dans cette « politique du bonheur ». Ou, tout du moins, à s’y intéresser. Le fait qu’une entreprise ait pour objectif d’être rentable n’est pas un problème, et semble même nécessaire si elle ne veut pas mettre la clef sous la porte. Le fait qu’elle cherche à atteindre cet objectif en apportant du bonheur à ses employé·es semble même être une bonne idée. Après tout, mieux vaut doper la productivité de ses employé·es à coup de bonheur qu’à coup de fouet, non ? 

Cependant, associer le « bonheur » d’un·e employé·e à sa productivité ou encore à sa créativité n’est-ce pas risquer de nier d’autres moteurs qui peuvent pourtant s’avérer tout aussi efficaces ? Et en cela même, nier des personnes dont le moteur ne serait pas le bonheur, ou tout du moins pas seulement, ou pas toujours ? 

Ne disons-nous pas que ce sont les problèmes qui nous forcent à chercher des solutions ? Que c’est la peur qui nous permet de survivre ? La colère qui nous donne envie de changer des choses ? La foi qui nous permet de tenir ? Le souci des autres qui nous anime ? L’envie de bien faire ou de se dépasser qui nous énergise ? Le groupe qui nous porte plus loin ? 

Le bonheur, c’est-à-dire l’état de complète satisfaction, peut-il (et doit-il ?) être le seul moteur ? Notre seul moteur ? Le moteur (le plus) recherché ? L’attitude recherchée ? 

« Bonheur » attitude ? 

Cela crée donc une nouvelle forme de responsabilisation des individus qui sont désormais responsables et coupables de se sentir heureux ou malheureux. C’est une trouvaille formidable pour le pouvoir puisque les individus désormais n’ont à s’en prendre qu’à eux-mêmes pour améliorer non pas leurs conditions de vie mais leur sentiment vis-à-vis de leurs condition de vie. 

Edgar Cabanas et Eva Illouz, Happycratie, comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, 2018, éditions Premier Parallèle

Pouvons-nous être responsable du « bonheur » ? Certain·es pensent que oui, puisqu’il existe à présent des postes de « Chief Happiness Officer », aussi appelés en français « Responsable du bonheur ». 

La fiche de poste du « CHO » [nda : « Chief Happiness Officer », pour les intimes ou les paresseux·euses (économes ?) du clavier comme moi] telle que décrite sur le site e-works indique que son objectif est de « développer une culture d’entreprise positive et une atmosphère de travail « feel good ». Elle précise que « tout le monde ne peut pas être CHO car pour être bon dans ce métier, il faut avoir un esprit positif et un enthousiasme à toutes épreuves pour être capable d’inspirer à son tour du bonheur chez ses collègues de travail ». 

Ce qui découlerait donc de ce poste, de cette responsabilité serait une attitude, un état d’esprit, à avoir mais aussi et surtout à transmettre ? À étendre ? À normaliser ? 

Le bonheur est un état d’esprit ? 

Le « bonheur » serait un état d’esprit ? Nous pourrions donc, par la force de nos pensées « positives » décider de notre bonheur. Être responsable de notre bonheur et même de celui des autres grâce, notamment, à nos « ondes positives », notre « enthousiasme à toutes épreuves » ou encore notre « sourire en toutes circonstances ». 

Mais pouvons-nous (et devons-nous) être enthousiaste dans toutes les épreuves, ou encore sourire en toutes circonstances ? N’y a-t-il pas des épreuves qui n’ont rien d’enthousiasmantes, c’est-à-dire qui ne nous contentent pas, qui ne nous enflamment pas, qui ne nous galvanisent pas ? Ce qui ne signifie pas pour autant que nous ne les traverserons pas ces épreuves, si ? Tout comme n’y a-t-il pas des circonstances qui ne font pas sourire, qui ne peuvent pas faire sourire, qui ne doivent pas faire sourire ? 

Si nous pouvons changer (conditionner ?) notre état d’esprit face à une circonstance donnée (contrainte ?), pourquoi s’embêter à changer la dite circonstance ? Il y a des choses, tellement de choses, que nous ne contrôlons pas, que nous ne pouvons pas contrôler alors ne pouvons-nous pas avoir l’illusion (la consolation ?) de nous contrôler, au moins nous-même ? De décider de ce qui nous apporte du bonheur, de ce qui nous rend heureux·euse ? De décider de ne plus (pas ?) être triste, déprimé·e, en colère, stressé·e ou toutes autres émotions que nous jugerions négatives et donc mal placées, inopportunes, indésirables ? 

Ainsi, si nous sommes insatisfait·e ou mécontent·e de notre salaire, que ce soit car nous avons du mal à joindre les deux bouts, ou car nous avons de nouvelles responsabilités, ou encore car nous avons appris que notre collègue masculin gagnait, lui, plus que nous sur le même poste, pourquoi demanderions-nous une augmentation alors que nous pourrions nous contenter de celui que nous avons déjà, de salaire ? Décider de nous en satisfaire ? Rhétorique imparable. Libératrice, même, car nous serions maître et maîtresse de notre bonheur. Nous (re)prendrions le contrôle dans un monde si incontrôlable. 

Nous pouvons appliquer ce même raisonnement à un peu près tout. Prenons, par exemple, la perte d’un emploi, qui n’est jamais une période facile et qui peut même être catastrophique. Et bien si nous perdons notre emploi, n’ayons pas peur, ne soyons pas stressé·es et encore moins malheureux·euses ou déprimé·es mais regardons plutôt le bon côté des choses. Car il y aurait toujours un bon côté à tout, non ? Ainsi, perdre son emploi ne devrait pas être mal vécu mais plutôt considéré comme une occasion inespérée de rebondir, de se transformer, de changer de vie, pour le meilleur. Pour le bonheur ?

Car, aujourd’hui, le « bonheur » ne se ressent pas, ne se vit pas, il se décide, il s’atteint. Nous voulons du bonheur pour tout le monde, partout, tout le temps. Et gare à ceux et à celles qui ne feraient pas assez d’efforts en ce sens, qui ne joueraient pas le jeu. Ainsi, de plus en plus d’entreprises ne cherchent plus « seulement » à recruter des personnes compétentes dans leur champs d’activité mais aussi et surtout des personnalités « positives », capables « d’apporter du bonheur » à leur travail, à leurs collègues, à leur entreprise.

Cela signifie-t-il que si nous ne sommes pas considéré·es comme une personne assez « positive », si nous ne dégageons pas assez de « bonnes ondes », nous finirions par nous retrouver exclu·e du marché du travail ? Et de la vie, tout court ? Personne n’aurait envie d’être avec des personnes négatives, paraît-il. Nous sommes même régulièrement inviter (sommer ?) d’éliminer la négativité de nos vies, les personnes « négatives ». Mais la vie, que ce soit au travail ou tout court, peut-elle être constamment « positivée » ? Doit-elle être constamment « positivée » ? Pouvons-nous choisir notre bonheur ? Pouvons-nous (et devons-nous ?) nous satisfaire de tout ? 

Normaliser le « bonheur » ?

Le bonheur serait-il devenu la nouvelle norme ? Norme de recrutement ? Norme au travail ? Norme dans la vie ? Norme sociale ? 

Et quel bonheur, cette nouvelle norme, n’est-ce pas ? Qui pourrait bien s’opposer au bonheur ? Si une entreprise se vante d’apporter du bonheur à ses employé·es, qui pourrait bien objecter ? Le bonheur évoque un concept « positif » qui donne envie et suscite l’adhésion. Mais dire cela sans détailler ce que l’on met derrière le fait d’apporter du « bonheur » revient à utiliser un concept creux puisque non défini, c’est ce que le philosophe Herbert Marcuse appelle un « concept opérationnel », concept dont je vous avez déjà parlé dans un de mes précédents articles

Mais comment définir le « bonheur » ? Le bonheur ne renvoie-t-il pas au domaine de l’intime ? Pouvons-nous réellement nous attendre à ce que ce qui fasse le bonheur des un·es fasse le bonheur des autres ? Et même à réellement savoir ce qui fait précisément notre bonheur ?

Alors, comment une entreprise pourrait-elle être responsable du bonheur de ses employé·es, tous·tes ses employé·es ? Comment, un·e « Chief Happiness Officer » pourrait être responsable du bonheur d’autres employé·es, tout en ayant, a fortiori, que très peu de responsabilités ou de marge de manoeuvre sur les conditions et l’environnement de travail ? 

Comment pourrions-nous être responsable de notre bonheur, tout en ayant que très peu de contrôle sur nos conditions de travail et sur les circonstances de notre vie ? Comment pourrions-nous décider de notre bonheur quand parfois nous ne savons même pas ce qui nous apporte du bonheur ? Comment pourrions-nous savoir, a priori, que quelque chose que nous n’avons encore jamais essayé va nous apporter du bonheur d’ailleurs ?

Ne serait-il pas dangereux ou tout simplement triste de nous satisfaire de certaines situations, circonstances, et conditions ? Si les femmes, ou les esclaves avaient décidé que leurs vies de soumission les satisfaisaient, ils et elles auraient atteint par définition le « bonheur ». Alors avons-nous vraiment envie de faire du « bonheur », l’objectif d’un travail ou d’une vie ? Ou, tout du moins, le seul objectif ? 

Avons-nous envie de prôner la « bonheur » attitude à qui veut bien l’entendre, et même à finir par l’exiger, ou tout du moins la normaliser, sur nos lieux de travail, sur les réseaux sociaux, dans nos cercles amicaux et familiaux ? En la normalisant, ne risquons-nous pas de créer un sentiment d’anormalité chez ceux et celles qui se sentiraient malheureux·ses, et même doublement malheureux·euses du fait du sentiment d’avoir « échouer » au bonheur dans un monde où le bonheur est la nouvelle norme ? 

Ne risquons-nous pas également d’encourager une certaine passivité, ou encore des comportements individualistes ? Car dès lors que le bonheur serait considéré comme une attitude que nous choisirions d’avoir et que nous considérerions avoir « travaillée » ( et donc méritée ?), nous pourrions être tenté·es de renvoyer l’autre à la recherche de son propre bonheur et de son propre « travail intérieur », sans un regard sur des circonstances extérieures jugées, somme toute, peu importantes puisque difficilement changeables. Nous pourrions également finir par refuser (refouler ?) toutes émotions considérées comme « négatives », chez nous comme chez les autres, ce qui rendrait bien plus difficile à surmonter les aléas de la vie, de la perte d’un emploi à la perte d’un être cher, car pourquoi « perdre » son temps ou se « complaire » dans la tristesse quand nous pouvons décider de voir la vie du bon côté, conseils « bonheur » à l’appui ? 

D’ailleurs, pouvons-nous réellement promulguer (vendre ?) des conseils pour « atteindre le bonheur » ? Y aurait-il réellement une recette miracle et universelle pour le bonheur ? Une piqûre magique compatible avec tous les groupes sanguins ? Et si une telle piqûre magique existait, choisirions-nous de nous l’injecter ? 

Et vous qu’en pensez-vous ? Considérez-vous que l’entreprise peut et doit être responsable du bonheur de ses employé·es ? Et que les employé·es sont responsables du bonheur qui règnerait, ou ne règnerait pas, dans l’entreprise ? Qu’un·e bon·ne employé·e, un·e bon·ne collègue, est une personne « positive » qui « apporte du bonheur » ? Que le bonheur est une question de choix ? 

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Sources citées et aller plus loin

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