Pourquoi héroïsons-nous certains travails ?

Et donc certain·es travailleurs et travailleuses

Nous avons tous et toutes dans notre imaginaire certains métiers que nous admirons particulièrement. Qui nous fascinent. Que nous considérons « héroïques ». 

Ce processus d’héroïsation n’est pas propre à soi mais découle d’une construction culturelle. Construction qui, parce qu’elle est culturelle, peut donc varier en fonction des cultures, du temps et de l’espace. Et en fonction de nos « goûts » (plus ou moins (dé)construits, là encore), chacun·e héroïsera probablement certains métiers plus que d’autres. 

En y réfléchissant, j’ai constaté que j’avais tendance à « héroïser » certains travails pour deux raisons principales : ceux que je me sentais incapable de faire (par exemple, pompier·ère) et ceux que je ne considérais pas assez valorisés (par exemple, éboueur·euse). 

Je réalise d’ailleurs que les deux premiers exemples qui me sont venus à l’esprit sont des métiers dits « masculins », même si on peut y observer une « féminisation » depuis quelques années. Peut-être car dans l’imaginaire collectif la figure du héros est justement (ou plutôt injustement ?) « un héros », c’est-à-dire un homme. Le terme d’héroïne n’est d’ailleurs apparu qu’en 1540 soit des siècles après son pendant masculin (source BNF).

Alors pourquoi avons-nous ce besoin de revêtir certaines personnes du caractère de héros et héroïne ? Pourquoi les héros et héroïnes d’hier et d’ici ne sont pas forcément ceux et celles de demain et d’ailleurs ? Qui les « fabrique » ? Comment ? Pourquoi ?  Et pourquoi n’héroïsons-nous pas « seulement » certaines personnes mais également certains travails ? 

La fabrique des héros et héroïnes ?

Il n’y a pas de héros sans auditoire.

André Malraux, L’Espoir, éditions Gallimard, 1937

La figure héroïque fait rêver depuis la nuit des temps. La figure ordinaire aux exploits extraordinaires. La figure mortelle divinisée. 

Cette figure incarnerait un idéal. Un idéal à admirer ? Un idéal vers lequel tendre ? 

Un idéal qui nous rappelle que nous ne sommes que de simples mortel·les. Nous inspire. Inspire à faire surgir la part d’héroïsme que serait cachée en chacun·e en nous ? Mais aussi nous rassure. Rassure sur le fait que quelqu’un·e viendrait nous sauver et qu’il nous suffirait donc de l’attendre ?

La figure du héros… et de l’héroïne

Qu’il y a-t-il de commun entre Batman et Lancelot, chevalier du Moyen-Âge, entre la résistante Lucie Aubrac et Achille, légendaire combattant de la Guerre de Troie ? Peu de choses sinon la réponse à un besoin d’un individu ou un groupe social de se projeter dans un modèle, de construire un imaginaire en se tendant vers un horizon d’excellence, un dépassement, une transcendance.

Exposition « Héros, d’Achille à Zidane », organisée à la BNF en 2007, co-dirigée par Odile Fali et Marc Tourret

Le mot « héros » vient du grec « hêrôs » signifiant « chef de guerre » chez Homère (≈ 800-740 avant Jésus-Christ) et « demi-dieu » chez Hésiode (≈ VIII° siècle avant Jésus-Christ). On peut penser à Ulysse, héros grec légendaire d’Homère ou encore à Hercule, héros mythologique, fils de Zeus et d’une mortelle.  

En Grèce antique, on est héros, au masculin, par la main des dieux, en atteignant la « belle mort ». La mort héroïque. La mort au combat. La mort sacrificielle. 

Les héros mythologiques de la Grèce Antique ont laissé place à des héros de toutes sortes au fil des siècles. La figure du héros guerrier a longtemps perduré jusqu’à lentement faire place à la figure du héros et de l’héroïne humaniste, combattant, non plus sur le champs de bataille mais sur le champ des idées. De la paix. Qui résiste plus qu’il ou elle n’attaque.

La figure héroïque reste donc une combattante mais ses « armes » ont changé et elle s’est féminisée. L’exaltation de l’âme guerrière semble d’ailleurs aujourd’hui cantonnée à nos écrans, de cinéma ou de jeux vidéos. Les héro·ïnes modernes ne versent plus le sang, ils et elles l’évitent. Ou bien le pansent. 

Nos héros et héroïnes, aujourd’hui en France en 2020, sont d’ailleurs ceux et celles qui pansent, les soignant·es, en « guerre » contre le coronavirus. Mais aussi ceux et celles qui évitent le chaos, la guerre. Les travailleurs et les travailleuses qui sont envoyé·es « au front », « en première ligne », qui « risquent leurs vies » pour assurer le bon fonctionnement de la Nation. Nous pouvons même être un héros et une héroïne en #restantcheznous. 

Démocratisation de l’héroïsation ? Nous pouvons tous et toutes être des héros et des héroïnes. Liberté. Nous sommes tous et toutes des héros et héroïnes. Égalité. Nous devons tous et toutes être des héros et héroïnes. Fraternité (et Sororité ?).

Travailler à être des héros et héroïnes ? Être des héros et des héroïnes en travaillant ?

La figure du « travailleur et de la travailleuse héroïque » ?  

En 2013, Vladimir Poutine a réhabilité la « Médaille de Héros du travail ». Héros du travail ? Travailleur·euse héroïque ? 

Le titre de « héros du travail “socialiste” » (URSS, oblige) avait été institué en 1938 avant de disparaître à la chute du régime communiste en 1991. 

Son plus célèbre détenteur était le mineur Alekseï Stakhanov. La légende raconte qu’il aurait accompli quatorze fois la norme d’extraction du charbon, soit cent deux tonnes en six heures de travail pour une norme de sept tonnes. La propagande soviétique en fera un modèle et le hissera au rang de héros.

Cela donnera d’ailleurs naissance au terme de « stakhanovisme », c’est-à-dire de « méthode appliquée, entre 1930 et 1950 en régime socialiste, consistant à réaliser des records de rendement grâce à des innovations techniques et à l’émulation des travailleurs ». 

Ainsi, les travailleurs et les travailleuses qui excellent, qui performent, qui dépassent, qui transcendent, de par leur engagement, leur dévouement, total et absolu, accèdent au statut héroïque. Décrochent la médaille. Sont reconnu·es. Sont admiré·es. Sont des exemples à suivre. Des modèles.

Des héros et des héroïnes dont l’on contera les exploits. Dont l’on choisira de conter les exploits. Ou pas. Ou plus. Ou à nouveau.

Les héros et les héroïnes sont les miroirs d’une société. Les produits d’une idéologie. De croyances. De rêves. D’idéal. D’idéaux. De mémoire. De récits. De discours. 

Et le discours semble être à « l’héroïsation », non plus seulement de certaines figures dites « héroïques », ou encore de travailleurs et travailleuses reconnu·es pour leur dit « héroïsme » mais de franges entières de métiers dits « héroïques ». Et gare à ceux et celles qui ne se révèleraient pas assez héroïques ? Qui s’avéreraient n’être que de simples humain·es ?

La fabrique de métiers « héroïques » ?

Malheur au peuple qui a besoin de héros

Hegel, philosophe allemand (1770-1831)

Qui dit métier « héroïque » dit (requière ?) personne(s) héroïque(s) ? 

Un métier qualifié d’héroïque le sera parce qu’on le considère « éprouvant », c’est-à-dire difficile à supporter. Il nous éprouve. C’est une épreuve (des épreuves ?) à tenir. À (dé)passer. Une épreuve, qui plus est, risquée, le risque (sacrifice ?) ultime étant la mort. 

La mort a d’ailleurs longtemps conféré le caractère héroïque. La belle mort, comme l’appelaient les grecs. Le risque de mort lui suffit (nous suffit ?), aujourd’hui.

Bien que la mort ne semble plus être une condition au caractère héroïque, la notion de sacrifice, elle, demeure centrale. Sacrifice pour le parti comme tantôt aux pays des Soviets et ailleurs. Sacrifice pour la patrie. Sacrifice héroïque. 

Ce(s) sacrifice(s) justifierai(en)t le statut héroïque. De là, le statut héroïque justifierait le(s) sacrifice(s) ?

Héroïsation vaut rétribution ? 

Il paraît que la reconnaissance, après la rémunération est le critère le plus important aux yeux des salarié·es.

En y réfléchissant, quoi de plus logique qu’une fois nos besoins physiologiques et nos besoins de sécurité assurés, nous puissions nous tourner vers nos autres besoins, besoins d’appartenance, d’estime, et d’accomplissement. Ce n’est d’ailleurs pas moi qui le théorise mais le psychologue Abraham Maslow dans sa célèbre représentation pyramidale de la hiérarchie des besoins aussi connu sous le nom de « Pyramide de Maslow ». 

J’ai souvent pensé (privilège de privilégiée ?) que l’argent ne faisait pas le bonheur. Que l’argent n’était pas important pour moi. Ou plutôt que ce n’était pas « le plus » important. Probablement car le plus important, la base de ma pyramide des besoins, était déjà couverte, et ce grâce à l’argent. 

Je ne voulais pas de l’argent, je voulais de la reconnaissance. Je voulais me sentir utile. J’étais prête à me dépasser pour quelque chose de plus grand que moi. M’éprouver. Me sacrifier. Me transcender. M’héroïser. 

Rétribue-moi de gloire héroïque pas de billets verts que je nourrisse mon âme et pas (seulement ?) mon assiette ? Et d’ailleurs si j’ai faim, je suis d’autant plus éprouvée. Et donc d’autant plus héroïque. Non ?

Alors, j’ai adhéré, sans le réaliser, au(x) discours de l’humanitaire en oubliant ceux de l’humanisme. J’ai pris pour argent comptant qu’il fallait choisir entre me sentir utile ou avoir un gros salaire. Un bon salaire ? Un salaire, tout court

J’ai accepté d’être moins rémunérée car « je bosse dans le social », car « je suis fière et heureuse de venir travailler », car « j’ai de grandes valeurs », car je suis « engagée », car « j’aide mon prochain et ma prochaine », car « je suis (me sens ?) utile à la société ». Je fais un travail considéré comme utile. Vendu comme étant utile, à défaut d’être payé ? 

Utile donc peu (pas ?) payé ? Héroïque ? Peu (pas ?) payé donc utile et héroïque ? 

Héroïsation vaut condition(s) ? 

Je vous disais plus tôt que j’avais tendance à héroïser certains métiers, notamment ceux que je considérais pas assez valorisés (par exemple, éboueur·euse). Un peu comme si, à défaut de pouvoir leur donner de meilleures conditions de travail, je pouvais « au moins » leur offrir ma reconnaissance, mon admiration. Les héroïser. Les remercier. Les applaudir. Après tout, n’était-ce pas mieux que rien ? 

Donc merci quand même pour vos applaudissements, mais ça fait des années que le personnel hospitalier travaille dans des conditions de merde et se nique la santé en faisant son job du mieux possible. La prochaine fois que vous voyez des manifestations pour refinancer les soins de santé, soutenez-nous. Et quand vous retournerez glisser un bulletin dans l’urne, réfléchissez-y à deux fois ! 

Tribune d’Antoine Dumont médecin assistant aux urgences à Liège, cosigné par Mathilde Dumont infirmière SIAMU aux urgences à Bruxelles

Applaudir les travailleurs et les travailleuses héroïques qui s’exposent au virus et donc à la mort en France est devenu notre « rituel républicain » de 20 heures. Et dans de nombreux autres pays. Face à notre impuissance, nous pouvons « au moins » reconnaître et admirer nos héros et héroïnes. Que pourrions-nous bien faire d’autre ? 

Très rapidement, des voix se sont élevées, comme celles d’Antoine et de Mathilde Dumont pour rappeler qu’applaudir, c’est bien sympa, mais qu’il y a d’autres manières de soutenir. De littéralement « soutenir », c’est-à-dire de « servir de support ou d’appui, de maintenir debout » et pas seulement de littéralement « battre des mains en signe d’approbation, d’admiration ou d’enthousiasme ».

En applaudissant, en héroïsant ces travailleurs et ces travailleuses, nous pensons leur donner notre reconnaissance à défaut de pouvoir leur offrir de meilleures (bonnes ?) conditions de travail. Mais n’est-ce pas les conditions difficiles, les sacrifices qui forgent les héros et les héroïnes dans leur chair et dans leur sang ? Les héroïser vaudrait-il alors reconnaissance et acception de ces (leurs ?) conditions ? 

Une figure héroïque se sacrifie. C’est le sacrifice qui la rend héroïque. C’est son héroïsme qui justifie son sacrifice. Si nous ne voulons pas (plus ?) sacrifier nos travailleurs et nos travailleuses, ne devrions-nous pas alors arrêter de les héroïser ? 

La rhétorique du héros (et même du « super-héros ») ne serait-elle pas une rhétorique du « plus » (« toujours plus » ?) ? « Plus » qu’un homme ou une femme, un héros et une héroïne. Pour combler (justifier ?) le « moins environnant » ? Moins de salaire, moins de protection(s), moins de droits, moins de moyens, moins de justice. N’appellons-nous pas d’ailleurs parfois les (super)héro·ïnes des justicier·ères ? 

Le (super)pouvoir ((super) devoir ?) de combler ces « moins » reviendrait alors aux héros et héroïnes encouragé·es (condamné·es ?) à faire inévitablement « plus » ? Pendant que ceux et celles qui ne peuvent pas, et donc libérer de devoir à défaut de pouvoir, applaudissent admirativement en attendant d’être sauvé·es ? 

Dès lors, le « plus » caractéristique de la figure héroïque ne pourrait-il finalement exister que dans une société du « moins » ? Les « sauveur·euses » dans une société de (qui demande à être ?) sauvé·es ?

Et vous qu’en pensez-vous ? Pensez-vous que nous héroïsons certains métiers ? Avez-vous déjà considéré certains métiers comme étant des métiers héroïques ? Lesquels ? Et pourquoi ? Pensez-vous que l’héroïsation de certains travails sacrifie certain·es travailleur·euses ? Ou tout du moins justifie (et encourage) leur(s) sacrifice(s) ?

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Sources citées et aller plus loin

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8 réflexions au sujet de “Pourquoi héroïsons-nous certains travails ?”

  1. Merci Camille pour ce super article qui apporte beaucoup de pistes de réflexion. Je suis toujours en cours de réflexion sur la récente mise en lumière de ces «nouveaux  heros » du quotidien, et pour l’instant je suis assez mal à l’aise avec ce concept, que je trouve assez hypocrite… je réfléchis encore au sujet et j’espere pouvoir en discuter rapidement avec toi 😉

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    • Coucou Léa,

      Moi aussi je trouve cela malaisant, d’autant plus que dans le contexte actuel, j’ai l’impression qu’on a dépassé le simple discours d’héroïsation et qu’on est carrément dans une “injonction”, injonction d’applaudissements (pour prouver qu’on est un·e “bon·ne citoyen·ne” ? une “bonne personne”?), de remerciements, de reconnaissance des héros et héroïnes que l’on devrait glorifier collectivement et individuellement. Gare à celui ou celle qui ne le ferait pas. Ou gare à celui ou celle qui citerait certains métiers et pas d’autres. Et quand on y pense, c’est très pratique car une figure héroïque est admirée et non pas plainte. Elle est sacrifiée (sacrifiable ?). Elle est sauveuse (et pas sauvée ?).

      Bonnes réflexions et hâte de pouvoir en discuter prochainement avec toi 🙂

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  2. Les premières personnes à qui j’ai pensé quand toute la crise a commencé, c’étaient les éboueurs, justement. Parce que j’avais la sensation qu’on n’allait pas assez parler d’eux… Ainsi, j’avais sûrement la sensation que le fait de leur offrir ma reconnaissance était un moyen de les rendre un peu plus héroïque…
    Ce que tu dis par rapport à l’argent à un moment a retenu mon attention. Tu dis que comme tu ne manquais pas, tu te disais que l’argent ne faisait pas le bonheur. Certes, c’est peut-être pour cette raison. Mais personnellement, j’ai déjà manqué d’argent, pas mal (j’avais un toit, c’est déjà merveilleux, et je pouvais manger des pâtes, c’est déjà merveilleux aussi) et pourtant j’ai toujours pensé que ça ne faisait pas le bonheur. Je crois que le confort contribue au bonheur, et que peut-être que le voyage permet d’améliorer encore et encore son confort (une maison plus grande ?) ou son plaisir (un voyage ?) mais qu’on peut tout de même être totalement heureux rien qu’avec un toit et de quoi manger à sa faim. En tout cas en ce moment je me le dis souvent puisque je me sens très épanouie et que je suis loin de rouler sur l’or. 🙂 Comme quoi…
    En tout cas, merci pour ces réflexions très enrichissantes que tu partages encore avec nous. 😀

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    • Coucou Justine,

      Ah la question du bonheur est une vaste question ! Je crois toujours que l’argent ne fait pas le bonheur et je crois les personnes qui, comme toi, ressentent du bonheur sans rouler sur l’or, pour reprendre ton expression. Moi même, je ne lie pas forcément la fluctuation de sentiments de bonheur à la fluctuation de mon compte en banque 🙂

      Je crois néanmoins que l’argent est vital dans notre société puisque c’est l’argent qui nous permet, en général, de pouvoir boire et manger, et donc de (sur)vivre. Et que tant que nos assiette sont pleines ou tout du moins pas vides, c’est facile de penser que l’argent n’est pas important. Après à la question de savoir si on peut ressentir du bonheur le ventre vide, peut-être. Mais à un moment, si on ne peut pas le remplir un minimum, on meurt. Et c’est donc en ce sens qu’il me semble que c’est un privilège de pouvoir se dire que l’argent n’est pas si important alors qu’il est vital, dans notre modèle de société.

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  3. Coucou Camille. Pour ma part je n’ai jamais vraiment considéré un métier comme héroïque. J’ai pu ressentir de l’admiration, de la reconnaissance, mais pas considérer quelqu’un qui fait son travail comme un héros. Je trouve même que c’est dangereux car comme tu le rappelles très bien, un héros se caractérise aussi par son sacrifice, et ça ne me paraît pas normal dans le cadre d’un travail. Je rejoins donc ce qui est dit plus haut sur l’injonction à l’héroïsme et le malaise que cela suscite. Pour moi, ce qui est héroïque c’est plutôt un comportement, une initiative personnelle.

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    • Coucou Amtiss,

      C’est intéressant de penser davantage au comportement héroïque (et plus sain ?). J’aime bien cette idée qui n’essentialise pas une personne, et ne “l’enferme” donc pas par la même occasion 🙂

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  4. Coucou Camille,
    Oh quel article intéressant ! Le problème je pense, c’est que certains réfléchissent et se remettent en question mais finiront par tout oublier quand le contexte aura changé et qu’ils auront repris une vie “comme avant”, c’est un peu gênant du coup, je trouve. Au fond le personnel soignant mérite de la reconnaissance, tout comme les profs, caissiers et autres professions en première ligne, et pas uniquement pendant le confinement, c’est bien là le problème. Et puis, est-ce que des applaudissements valent comme reconnaissance surtout quand ceux qui applaudissent vont faire des barbecue chez les voisins et ne respectent pas le confinement ? La reconnaissance c’est aussi propre à chacun et très intérieur mais ça passe avant tout par du respect, je crois. Et puis, il y a ceux qu’on ne cite pas et qui se sentent mal, tout cela mérite pas mal de réflexions en fait 🙂
    Des bisous !

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    • Coucou Serena,

      Je te rejoins sur tes réflexions et je crois qu’on a bien souvent la mémoire courte, effectivement ?‍♀️ D’autant plus dans un système médiatique (et de société) qui zappe de plus en plus rapidement.

      Je crois aussi que la reconnaissance (tout comme le respect) est, bien que construite collectivement et culturellement, propre à chacun·e et ce notamment dans ses formes d’expression mais qu’en rien elle ne devrait être “utilisée” pour justifier (et donc finalement (faire) accepter ?) des choses (choix ?) injustifiables, inacceptables ou tout du moins questionnables.

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