Pourquoi aller à l’Université ?

« Pourquoi aller à l’Université ? ». C’est une question que je ne me suis pas posée avant d’y entrer, à l’Université. Mais c’est une question que je me suis posée pendant : « qu’est-ce que je fous ici ? ». Et après : « tout ça pour ça ? ». 

Et, en même temps, quand on me pose la question « c’était quoi tes plus belles années ? » ou encore « t’as préféré tes années lycées ou tes années fac ? » ma réponse spontanée, joyeuse, évidente est toujours : « mes années de fac, sans hésiter ».

Hum, un peu contradictoire tout ça, me direz-vous. Oui. Et non. J’ai adoré mes années de fac qui, pour moi, étaient des années de liberté, de découvertes, de doutes, de stimulations, de mouvements, d’expériences, d’apprentissages. Je les ai appréciées, à titre personnel. Elles m’ont énormément apporté, à moi. 

Et c’est ça qui me pose problème. Qui m’a longtemps posé problème. Qui semble être souvent un problème. Un problème tel qu’on finit par penser « pourquoi être allé·e à l’Université ? ». Et « pourquoi y aller, tout court ? ». 

Car, c’est bien beau de garder de chouettes souvenirs de la fac, d’avoir adoré être étudiant·e. Ou plutôt étudier. Car le statut étudiant·e n’est pas tout rose non plus. Rien n’est tout rose. Sauf la chambre des petites filles, paraît-il. Mais l’Université ne prépare pas au marché du travail, entend-on bien (trop ?) souvent. Or, c’est une nécessité d’y accéder, non ?

Une nécessité. Une nécessite financière. Économique. Sociale. Vitale. L’aboutissement ultime. Le sens de la vie. Ou à défaut, le moyen de se payer une vie. Payer pour vivre. Ou survivre. C’est aussi notre caractérisation sociale. Et donc notre existence même. Aux yeux des autres. Et donc à nos propres yeux. Alors si l’Université ne permet pas d’accéder au marché du travail (aux marchés du travail ?), pourquoi y aller ? 

L’Université ne permet pas d’avoir un travail ? 

Cette question (ou affirmation ?) vous semble familière ? Moi, oui. Je ne sais pas combien de fois j’ai entendu (et moi même répété ?) que l’Université n’était pas (assez ?) sélective. Que l’Université n’était pas (assez ?) professionnalisante. Que l’Université ne permettait pas d’avoir un travail. Que l’Université ne servait à rien

L’Université n’est pas assez sélective ? 

Je suis entrée à l’Université en licence d’histoire de l’art et archéologie. Comme beaucoup, je ne savais pas trop ce que je voulais faire plus tard alors je me suis inscrite à l’Université. J’adorais l’histoire et j’adorais l’art alors je me suis dit que l’histoire de l’art serait un bon mélange de ce que j’aime. Et c’est important de faire ce que l’on aime. En tout cas, j’avais en tête, à cette époque, qu’il me fallait faire un métier qui me plaise. Et même qui m’épanouisse.

En première année, on était environ 300 étudiant·es et il y avait environ 100 places en deuxième année. Hum, moi qui croyais que l’Université était un lieu de savoir ouvert à tous et à toutes. Que l’Université ne faisait pas de sélection. Et que, ce faisant, les diplômes universitaires valaient d’ailleurs moins, loi de l’offre et de la demande oblige. 

Je me souviens de ces débats répétés sur l’instauration d’une sélection à l’entrée à l’Université. Comme si le fait d’ouvrir ses portes en première année excluait l’Université de toute sélection. Comme si la sélection n’existait pas.

Alors, comment explique-t-on les différences d’effectifs de la première année de licence à la dernière année de master ? Je ne parle même pas des places en doctorat, doctorat étant quand à lui reconnu (réputé ?) sélectif et même particulièrement (excessivement ?) sélectif. 

Et qu’en est-il de la sélection que certain·es qualifient de « naturelle » mais que je trouve, comme d’autres, plus juste de qualifier de « culturelle ». Cette sélection pernicieuse. Invisible. Tabou ultime d’un système qui se veut (se prône ?) méritocratique. Pourquoi, à mon entrée en master, ma promo était exclusivement blanche ? Pourquoi sommes-nous tous et toutes majoritairement, si ce n’est exclusivement, issu·es, a minima, de la classe moyenne ? 

Où sont passés tous les enfants que j’ai pourtant côtoyés pendant ma scolarité ? Sont-ils et elles « parti·es » ( été poussé·es ? ) vers des voies dites plus professionnalisantes ? Ou encore moins « intellectuelles », comme on l’entend parfois, comme si c’était synonyme ?  

L’Université n’est pas pas assez professionnalisante ? 

Professionnalisant : « Se dit d’un enseignement qui permet d’acquérir des compétences et un savoir-faire professionnels. »

Larousse

Ce que nous reprochons, bien souvent, à l’Université, à savoir ne pas être (assez ?) professionnalisante, est paradoxalement aussi ce que nous vantons.

L’Université est historiquement un lieu de savoir. Ce n’est pas un marché. On n’y marchande pas. On y forme des esprits. Des penseurs et depuis pas si longtemps des penseuses. Des êtres libres. Car savoir, c’est pouvoir. C’est pouvoir vivre de manière éclairée. Or le travail, ou tout du moins, l’emploi revient à se subordonner, non ?

On ne peut pourtant nier que l’Université s’est « professionnalisée » ces dernières années. Moi même, après une première année de master recherche en histoire de l’art qui ne m’aurait apparemment pas permis de me « professionnaliser » et donc de trouver un travail rémunéré, j’ai choisi de me (re)diriger vers un « master professionnel ». Car apprendre, lire des livres, disserter c’est cool mais à un moment il faut être un peu sérieux·se tout de même, non ? 

Mon master se vantait d’être un master « professionnel ». D’avoir un excellent taux de débouchées, c’est-à-dire de jeunes diplômé·es trouvant rapidement un emploi. La première année de master était, somme toute, une année d’Université assez classique avec des cours théoriques plus que pratiques (droit, sciences politiques, sociologie, histoire..). Alors j’ai continué à apprendre, à lire, à disserter, à me questionner. La deuxième et dernière année de master en revanche a changé, du tout au tout. 

Et c’est marrant quand j’y repense car dans ma promo tout le monde s’accorde sur le fait qu’autant notre première année de master a été stimulante et passionnante autant la deuxième année a été plutôt ennuyeuse. Pour se préparer au marché du travail, peut-être ? 

L’Université est déconnectée du marché du travail ? 

Ainsi, pour ma part j’ai vécu mes années d’Université déconnectée du marché du travail et ce jusqu’à ma dernière année de master que j’ai d’ailleurs bien moins aimée (pour ne pas dire détestée ?) en comparaison des autres. 

En licence, tous mes professeur·es étaient ce que l’on appelle des enseignant·es chercheur·euses. Leur travail était de mener des travaux de recherche sur des sujets bien précis et de transmettre leur savoir pointu aux petit·es néophytes comme moi. Ils et elles étaient donc en dehors du marché du travail. Déconnecté·es. 

J’ai dû effectuer un stage d’un mois minimum en licence. Autant vous dire qu’à part observer, je n’y ai pas fait grand chose, même si j’en garde de très bons souvenirs. Là, ou d’autres étudiant·es à niveau bac+3 avaient déjà plusieurs stages au compteur voire des alternances, j’avais donc un stage d’observation, guère plus poussé que celui que certain·es font au collège. 

Heureusement, mon master professionnel allait me « connecter » au marché du travail. C’était inscrit noir sur blanc, comme une promesse, sur sa plaquette de présentation. Mais une année de master allait-elle rattraper mon manque d’expérience(s) professionnelle(s) et le retard que je semblais avoir pris ? 

Allait-elle me donner (enfin !?) la révélation que j’attendais depuis des années quand à ce que je voulais faire plus tard ? Car je ne savais toujours pas ce que je voulais faire. Comme beaucoup dans ma promo, d’ailleurs. 

J’étais impatiente d’être diplômée, de trouver un travail, de rentrer dans la « vie active », de « gagner ma vie ». Et en même temps, j’avais peur de la perdre, ma vie. De perdre mes repères. De ne pas trouver de travail. De ne pas aimer mon travail. Ou qu’on ne m’aime pas à mon travail. 

Mais, il faut bien se lancer, comme on dit. Alors hop, direction le marché du travail. En passant par la voie rapide (mais pas moins sinueuse) du stage de fin d’études. Et comme je suis dans un master dit « professionnel », j’ai les armes pour le trouver, ce stage. J’ai un réseau des ancien·nes, j’ai des cours « pratiques », et des profs qui sont en fait des « intervenant·es extérieure·s ».

Car oui, il y a l’Université et le monde extérieur. J’ai donc les armes, tout du moins sur le papier, pour me professionnaliser et me connecter à ce fameux marché dont tout le monde parle.

Recherche de stage. Ou quête du Saint Graal, devrais-je dire. Moi qui pensais que les boîtes se battraient pour un·e jeune, bac+5, plein·e d’énergie et d’enthousiasme, prêt·e à bosser 80 heures semaine pour 500 euros de gratification. Comment ça, non ?

Et bien non, car nous sommes des milliers à la pelle comme ça, apparemment. Et certain·es ont plus d’expériences, plus de réseaux, plus de tchatche, ont l’air plus motivé, ont un sourire plus engageant, ont la bonne couleur de peau ou le bon sexe (ah non ça c’est discriminant, bien que monnaie courante et, surtout, ça ne se dit pas), ont le bon timing, la ligne sur le CV qui « match », le bon feeling, le coup de pouce, le coup de chance. 

Bon, j’ai fini par trouver un stage après plus d’une centaine de candidatures envoyées et une dizaine d’entretiens et de refus plus ou moins sympathiques. Je suis entrée sur le marché du travail. 

Pourtant, j’avais travaillé avant. J’avais eu ce que l’on appelle un petit boulot étudiant. Mais ça, ce n’était pas le « vrai » marché du travail. C’était un « job étudiant ». Pourquoi alors ce qui est un « job étudiant » pour certain·es ne l’est pas pour d’autres qui effectuent ce même travail sans être étudiant·e ?

Après six mois de stage (ou devrais-je dire un mois ?), je me suis dit « purée (non je ne dis pas vraiment « purée » en vrai mais on est sur un blog public donc on respecte son langage, voyons), je me suis donc dit « purée, si j’avais su que l’Université ne servait à rien… ». 

L’Université ne sert donc à rien ? 

J’ai eu l’impression d’en apprendre plus sur « mon travail », ou tout du moins le (type de) travail vers lequel je me destinais, en six mois de stage qu’en sept ans à l’Université. Oui, j’ai pris mon temps, et alors ? 

Pourtant on m’avait répété que je devais étudier. Que je devais étudier longtemps car, avec « seulement » une licence, on ne trouve pas ou peu de travail. Que plus on est diplômé·e, plus on peut avoir un travail intéressant. Ou pas complètement inintéressant ? Et que plus on est diplômé·e, mieux on est payé·e, en général. Non ?

Plus on est diplômé·e, plus on est avantagé·e sur le marché ? 

Il paraît que la massification de l’Université, c’est-à-dire le fait que de plus en plus de personnes aient accès aux études dites « supérieures » (y a t-il des études inférieures ?) a entraîné une dévalorisation des diplômes. Toujours cette « purée » de loi de l’offre et de la demande. 

De là, c’est un peu le serpent qui se mord la queue car il faut toujours plus de diplômes qui ont toujours moins de valeur. Ou, si on résume autrement, les diplômes ne suffisent apparemment plus mais mieux vaut tout de même être trop diplômé·e que pas assez. 

Le diplôme m’apparaît parfois comme une sorte de passeport. Certains diplômes te donnent plus d’accès que d’autres. Comme un passeport français te donne plus d’accès que d’autres passeports, par exemple. Tu ne te sépares jamais de ton passeport, tu en as besoin pour passer. Ce qui explique peut-être que certaines personnes précisent (arborent ?) encore à cinquante ans passés leurs diplômes avant même certaines de (toutes ?) leurs expériences ? Mais alors, un diplôme acquis (ou non-acquis) à la vingtaine définit et définira-t-il notre vie (professionnelle ?) pour les prochaines décennies à venir ? 

Selon, Bryan Caplan, économiste américain et professeur à la George Mason University « la réussite universitaire constitue un prédicteur de la productivité du travailleur ». 

Supposez que votre cabinet d’avocats recherche un stagiaire pour l’été. Un étudiant en droit avec un doctorat de philosophie obtenu à Stanford postule. Qu’en déduisez-vous ? Le candidat est sans doute brillant, travailleur et prêt à supporter une bonne dose de tâches ­ennuyeuses. Si vous cherchez ce genre de profil – et quel employeur ne le chercherait pas ? –, vous lui proposerez le stage tout en ­sachant pertinemment que rien de ce que votre philosophe a appris à Stanford ne lui servira pour cet emploi. Le marché du travail ne vous paie pas pour les matières inutiles que vous maîtrisez ; il vous paie pour les qualités que vous manifestez en les maîtrisant. 

Bryan Caplan, Pourquoi l’Université ne sert à rien ?, publié dans le magazine Books n° 90, juillet/août 2018.

Selon lui, ce ne serait donc pas tant les compétences acquises qui entrent en compte mais le fait de s’être attelé·e à les acquérir. Ainsi, les classes préparatoires par exemple ou bien les études considérées comme étant « exigeantes » ne servent pas tant à prouver que vous avez appris mais plutôt à montrer (prouver ?) que vous êtes prêt·es (à tout ?) pour apprendre. Et qui est prêt·e à tout pour apprendre serait prêt·e à tout pour « bien travailler », non ?

Ne pas s’investir dans les études est un signe de paresse ? S’investir « seulement » dans ses études est un manque de curiosité ? Ne pas se spécialiser est un manque de profondeur ? Être trop spécialisé·e est un manque d’ouverture ? Ne pas vouloir trop travailler est un manque d’ambition ? Vouloir trop travailler, c’est passé à côté de sa vie ? Ne pas avoir de diplômes d’études supérieures nous rend inférieur·es ? Aller à l’Université ne sert à rien ? 

Sortir du marché ? 

L’Université ne m’a pas permis d’avoir un travail. Pourtant j’ai eu un travail, une fois sortie de l’Université. Et ce travail, je ne l’aurais jamais eu sans mon diplôme. Pourtant, j’aurais pu le faire sans mon diplôme.

Ai-je donc passé (perdu ?) mon temps à l’Université juste pour ce petit bout de papier que certain·es encadrent fièrement dans leurs bureaux, que d’autres clament dans leurs signatures électroniques, que tous et toutes aimons rappeler de temps à autre ? 

La semaine dernière je vous parlais, sur Instagram, du livre « Le nouveau prolétariat intellectuel », de François Moureau. Je vous racontais notamment que j’avais eu un sentiment mitigé à la fin de ma lecture. Même si j’ai trouvé ce livre intéressant d’un point de vue factuel sur l’évolution du système universitaire et que je partage nombre de ses observations, je suis finalement « restée sur ma faim » car je ne partage pas sa vision globale ni les pistes de réflexion qu’il propose pour le réformer (orientation sélective, refonte du système d’aide aux étudiants, « professionnalisation » de l’Université…). 

Je n’ai pas envie d’une « professionnalisation » de l’Université, si tant peu que ce concept veuille réellement dire quelque chose. Je n’ai pas envie d’une sélection aux portes des lieux de savoirs. Je n’ai pas envie d’une vision utilitariste de l’Université et plus globalement de notre temps. Je n’ai pas envie d’une vision d’offre et de demande. Je n’ai pas envie d’une vision d’offre de marché. D’une marchandisation du savoir. Des savoirs.

J’ai peur de ce dogme de la « professionnalisation » qui ne cible non plus seulement les cycles d’études dites « supérieures » mais aussi l’enseignement secondaire.

Dès la ­maternelle, les élèves passent des milliers d’heures à étudier des sujets sans rapport avec le marché du travail actuel. Pourquoi les cours d’anglais portent-ils sur la littérature et la poésie et non sur la rédaction technique et commerciale ? Pourquoi les cours de maths avancés nous ennuient-ils avec des démonstrations que presque aucun élève ne peut suivre ? En quelles circonstances l’élève moyen utilisera-t-il l’histoire, la trigonométrie, les arts plastiques, la musique, la physique, le latin ? »

Bryan Caplan, Pourquoi l’Université ne sert à rien ?, publié dans le magazine Books n° 90, juillet/août 2018.

Selon Bryan Caplan et selon nombre d’autres personnes, l’école devrait être utile. C’est à dire utile pour le marché du travail. Les entreprises devraient entrer dans l’école. Les « intervenant·es extérieur·es » devraient se substituer aux professeur·es.

L’école n’a-t-elle pourtant pas eu cette idée folle d’apprendre à chacun et chacune à lire, à écrire et à compter, ce qu’importe si son « travail » le nécessitait alors ? D’essayer de former des citoyens et des citoyennes plus instruit·es, plus éclairé·es et plus libres ? L’école n’est-elle pas un lieu de savoir que l’on a refusé à de nombreuses personnes en fonction de critères discriminants comme la couleur de peau ou encore le sexe ? Dont l’on refuse encore l’entrée dans de nombreux endroits du monde ? Le premier lieu dont les dictateur·rices, les tyran·nes, les assoiffé·es de pouvoir, les dominant·es essaient de prendre le contrôle ?

Je n’ai pas envie d’une Université qui forme des travailleurs et des travailleuses prêt·es à entrer sur le marché. Je n’ai pas envie d’une école, au sens de l’institution, qui forme et ce dès le plus jeune âge des travailleurs et des travailleuses prêt·es à entrer sur le marché. 

Je me souviens de ma première année de licence en histoire de l’art et archéologie. Je me souviens d’heures passées à étudier des vases étrusques, à étudier le latin, à étudier des peintures qu’un enfant de cinq ans auraient pu dessiner, à étudier toutes ces choses qui ne me serviront probablement jamais sur le marché du travail. 

Je me souviens de ces personnes à la retraite qui, pour certaines d’entre elles mettaient pour la première fois les pieds à l’Université. Je me souviens de leur enthousiasme contagieux et de leurs mines appliquées. Je me souviens de cette fille qui avait décidé de faire une première année d’histoire de l’art et d’archéologie alors qu’elle voulait être esthéticienne et que personne ne comprenait. Pourquoi était-elle là ? Elle voulait être esthéticienne. Et c’est ce qu’elle a ensuite fait. Alors pourquoi a-t-elle « perdu » une année ici ? Car apprendre sans but, sans utilité, sans travail à la clef serait une perte de temps ? 

Et vous qu’en pensez-vous ? Êtes-vous allé·e à l’Université ? Avez-vous fait des études supérieures ? Qu’en avez-vous pensé ? Que pensez-vous du système éducatif en France ? Quelle est votre vision de l’école ? Aimeriez-vous retourner sur les bancs de l’école, que ce soit au sens propre ou au sens figuré ? Pourriez-vous considérer de prendre le temps d’apprendre quelque chose dont vous n’avez pas besoin dans le cadre de votre travail ou pour un futur travail ?

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Sources citées et aller plus loin

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12 réflexions au sujet de “Pourquoi aller à l’Université ?”

  1. Article très intéressant ! J’ai adoré l’université autant que je l’ai détesté. Elle nous apprend à être autonome, à être indépendant, à chercher les informations, les stages par nous même et elle est TRES sélective au niveau du master. En revanche, je dirai qu’elle ne nous prépare pas assez au marché de l’emploi. Heureusement que mon petit ami, qui sortait d’école de commerce, m’a appris à me “vendre, à communiquer” pour que je puisse décrocher des postes. C’est effectivement ce qu’il manque à ce système contrairement aux écoles privées…

    Line de https://la-parenthese-psy.com/

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    • Coucou,

      Merci d’avoir partagé ton expérience, j’adore lire les témoignages des un·es et des autres (et je pense qu’on est beaucoup dans ce cas ?).

      Moi aussi j’ai eu un rapport amour / haine avec l’Université mais n’a-t-on pas ce rapport paradoxal dans pas mal de situations finalement ? Et puis, comme souvent, la nostalgie a pris le dessus et aujourd’hui je me souviens surtout des bons moments.

      J’ai longtemps pensé, comme toi, que mes études universitaires ne m’avaient pas assez appris à me “vendre”, j’enviais ceux et celles qui sortaient d’école et avaient l’air de mieux y arriver. Et en même je me disais que c’était “superficiel”, et je préférais de loin tout ce que j’avais appris à l’Université (encore ce paradoxe envie / répulsion, je vais filer tout droit explorer ton blog à la fin de mon commentaire ?).

      Au final, j’aimerais surtout ne pas avoir à me “vendre”, je n’ai pas envie que l’Université s’adapte davantage au marché du travail mais au contraire j’aimerais que le travail se libère de son prisme marchand et s’adapte plus à l’Université. J’aimerais qu’on puisse tous et toutes avoir du temps pour apprendre des choses “inutiles” pour son travail mais pourtant tellement utiles à notre épanouissement, à notre plaisir, et à notre vie en société.

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  2. Article très intéressant…surtout pour quelqu’un qui n est pas passé par « la fac ». Rapport amour / haine inversé avec l école de commerce – j ai appris à me vendre mais je ne suis pas certaine de ce que j ai « appris ». Sentiment de régression intellectuelle post prépa, homogénéité des profils des étudiants, pression induite par les frais engagés (heureusement ma région offrait des emprunts à taux 0 à cette époque pour les d’étudiants d école de commerce et ingénieur – d ailleurs pourquoi pas ne pas avoir étendu au bac+5 de la fac? Peur d une capacité de remboursement plus limitée? Mais la je m égare :).
    Pourtant, une part de moi est heureuse d avoir eu accès aux codes du travail, du « self marketing » & au fameux « réseau » et pense que c est le rôle de l’enseignement supérieur car malheureusement le marché de l emploi est un marché avec ses rites / ses codes et ceux qui ne les maîtrisent pas peuvent vite en être exclus.
    Et puis rien n empêche la curiosité intellectuelle et la formation individuelle pour quand même trouver un sens la ou son travail ou ses études ratent à le satisfaire.

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    • Salut LaHyene,

      Merci pour ton retour sur cet article, c’est intéressant de lire une personne qui n’est pas passée par l’Université.

      J’ai souvent entendu des personnes d’école de commerce dire, comme toi, avoir eu le sentiment de “régresser” intellectuellement à l’entrée en école. Personnellement, c’est la sensation que j’ai eu dans ma dernière année de master pro, la plus “professionnalisante” puis une fois que j’ai commencé à bosser. Et globalement, je pense qu’on a tous et toutes déjà ressenti cela.

      Je suis entièrement d’accord avec toi qu’on peut nourrir sa curiosité en dehors de ses études et de son travail. Et c’est là pour moi d’ailleurs que se pose la question de l’Université et de l’école, du travail et plus globalement de la vie. Si on peut satisfaire sa curiosité en dehors alors pourquoi toutes ces études, bien souvent exigeantes en termes de temps et d’investissement (notamment les classes prépas stimulantes sur le plan intellectuel mais qui laissent peu de place pour d’autres apprentissages et qui peuvent avoir sur certain·es des conséquences désastreuses sur le plan moral) ? Tes années de prépa t’ont-elles “servies” pour ton travail ou étaient-elles seulement un rite de passage pour entrer dans une grande école ? Mes années d’université m’ont-elles “servies” pour avoir un travail ou étaient-elles seulement un moyen de me conférer un “diplôme” et un statut “bac+5” qui finalement n’est plus si prisé puisque généralisé et pourtant exigé ? Comment réussir à satisfaire ma curiosité lorsque la majorité de mon temps est consacrée à un travail ? Pourquoi travaillons-nous autant alors que de nombreuses personnes au chômage ne demandent qu’à pouvoir travailler elles aussi ? Pourquoi passons-nous notre temps à courir après le temps ?

      Personnellement, je pourrai faire un travail qui ne m’intéresse pas plus que cela si celui-ci me permet d’avoir du temps à côté pour faire des choses que j’aime. Et j’ai l’impression qu’on est nombreux et nombreuses dans ce cas là. Ce que j’ai le plus aimé de l’Université quand j’y réfléchis bien, c’est le temps que j’avais. J’avais la sensation de pouvoir organiser mon temps comme je le souhaitais et ça a été très dur quand j’ai commencé mon premier boulot et que j’étais assise derrière un ordinateur de 9h à 19h. Et c’est dur aussi d’être “identifié·e” et de “s’identifier” à un travail alors qu’on est tous et toutes bien plus que cela et c’est en se sens que je trouve triste la vision de l’école = travail et que j’aimerais qu’on ait tous et toutes du temps pour faire des choses qui nous plaisent (et donc apprendre des choses qui nous plaisent), que ce soit sur le banc de l’école ou ailleurs, que ce soit à 20 ans ou à 80. Mais moi aussi je m’égare (mais n’est-ce pas nos égarements les plus intéressants ?) ?

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  3. Biensur la prépa m a servi pour mon travail mais elle m a permis de structurer mes idées et donc d apprendre à convaincre (et non persuader), de m ouvrir aux langues et donc de réussir à travailler dans un environment international à présent (non l’anglais comme appris au collège / lycée n est pas un apprentissage des langues ?), d apprendre à prendre la parole devant un groupe de camarades au travers de mes camarades et donc d avoir un peu moins peur de m exprimer en réunion (même si dur dur entre syndrome de l impostrice et modèle scolaire français maître / élève! Oups encore une digression – qui me permet d émettre une suggestion d article/ suivi de cet article car j aimerais beaucoup te lire sur le sujet – est ce que les modèles de nos amis allemands (plus professionnalisant plus tôt), américain (l important est de s exprimer plus que d avoir à s exprimer) devraient il donc être des sources d inspiration pour nous français?).

    Je te rejoins complètement sur le point du manque de temps, notamment une fois dans la vie active et le côté « drainant » de passer des heures à un pc qui empêche le soir ou le week-end d avoir parfois envie de se plonger dans une formation ou un autre apprentissage. En revanche je pense qu il y a une petite marge de manœuvre dans notre société actuelle ou le temps passer sur les réseaux sociaux ou sur N*****x pourrait être mieux utiliser? ?

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    • Ah le modèle scolaire français, très bonne(s) question(s). Je connais peu les autres modèles mais ça serait une bonne occasion que je me renseigne, je vais réfléchir à un article (des articles ?) à ce(s) sujet(s), bonne idée ?

      C’est vrai qu’on est nombreux et nombreuses à passer beaucoup de temps sur les réseaux ou sur N*****x, qu’on s’en plaint d’ailleurs souvent mais qu’on y retourne toujours car bon il faut reconnaître que c’est addictif (merci les nudges). Je reste néanmoins convaincue que notre marge de temps libre pourrait être plus grande et au delà de cela que notre temps devrait être entièrement libre (ce qui ne signifie pas sans responsabilité(s)) et j’espère que la société évoluera en ce sens.

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  4. Coucou Camille,
    Encore un article très intéressant. Je te rejoins sur énormément de points.
    Tout ça m’a rappelé que, au moment du collège, il me semble, ma mère (une personne vraiment ouverte d’esprit, parfois marginale mais tout de même bloquée dans ce que la société nous dicte) était avec des amis et leur avait dit : “Justine, elle ira à Ango (un lycée général) et ensuite à la fac.” Je ne sais même pas si j’étais au collège ou en primaire d’ailleurs mais ça m’a énormément marqué. Sur le moment, c’était tout à fait inconscient mais aujourd’hui, je me rends compte qu’elle ne m’avais absolument pas laissé le choix. Je pense que si je lui avais dit que je ferai autre chose, elle n’aurait pas été contre. Mais ma personnalité vulnérable ne me permettait pas de dire non, j’étais trop influençable et je ne savais même pas que c’était possible de refuser ce qui semblait être une injonction. Alors oui, je suis allée à Ango et puis à la fac… Au lycée, j’étais carrément inintéressée en seconde, je ne voulais que m’amuser, alors je me suis retrouvée en 1ère STG, ça ne me correspondait pas du tout, alors j’ai travaillé dur pour redoubler et aller en L. J’ai eu mon bac sans me tuer à la tâche et sans être excellente, juste grâce aux langues. Je n’avais aucune idée de quoi faire après, alors j’ai fait un an de psychologie, parce que je me disais que ça me passionnerait (je me pose des questions existentielles depuis petite). Oui, j’ai appris des choses intéressantes, mais j’ai surtout fait la fête pendant un an. Et puis après, j’étais censée trouver ma voie, pour de bon, alors je suis allée en L.E.A un an, et aujourd’hui je ne sais pratiquement plus parler anglais… Le fait est que lorsque j’ai commencé à travailler (garder des enfants), j’ai vraiment appris à une vitesse folle et j’ai gardé toutes les connaissances et compétences acquises en mémoire. Tandis que j’ai vraiment la sensation d’avoir oublié les 3 quarts de ce qu’on a étudié à l’école et à la fac…
    Je ne dirai pas que ça ne sert à rien, mais disons que je me rends compte aujourd’hui que tout est trop IMPOSE. Et tout ce qui est imposé, ça me pose problème. Je trouve que l’école n’apprend pas assez la curiosité et nous dicte quoi apprendre, nous oblige.. Alors qu’il faudrait d’abord nous donner envie d’apprendre, justement. Ce n’est pas pour rien que les professeurs qui nous marquent le plus sont les profs sympas, souriants, passionnés, et ceux dont on a retenu le plus de choses. Parce que ça devient un plaisir et pas une contrainte. Pour moi, l’école était une contrainte, c’était obligatoire alors que je n’avais rien demandé et on ne me laissait pas le choix, ma mère ne m’a pas laissé le choix (sans s’en rendre compte). Aujourd’hui, je me bats pour vivre une vie libre et avec MES propres contraintes 🙂

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    • Coucou Justine,

      C’est fou à quel point des phrases qu’on entend enfant nous marquent. Comme toi, je ne savais pas ce que je voulais faire et j’ai donc suivi classe après classe le chemin “logique”, par défaut. Je pense également que l’école n’encourage pas la curiosité et même la “tue” bien souvent, malheureusement. Je suis toujours ébahie en regardant de jeunes enfants s’amuser d’un rien, curieux de tout et je me demande pourquoi, pourquoi en grandissant on perd cette “âme d’enfant” ? Bravo d’avoir eu le courage de redoubler pour changer de filière et même d’essayer différents cursus à la fac, on est beaucoup à ne pas s’autoriser (oser ?) le faire !

      Moi aussi j’ai l’impression d’avoir oublié beaucoup de ce que j’avais appris ? après, j’aime à penser que notre cerveau fait le tri et garde le meilleur et je me dis qu’il suffit de s’y remettre pour que cela revienne, et d’avoir une raison concrète de s’y remettre. Par exemple, j’ai remarqué que j’avais oublié l’espagnol quand je ne l’utilisais plus et puis j’ai eu pour projet de partir dans un pays hispanophone et du coup j’étais super motivée pour m’y remettre. Aujourd’hui je vis en France et je n’ai pas besoin de parler espagnol alors je ne le pratique plus mais je sais que c’est là quelque part et que si j’en avais besoin je serais capable de m’y remettre. Car finalement ne serait-ce pas cela le plus important, notre capacité d’apprendre et de faire. Comme tu le dis, quand tu as commencé à travailler avec des enfants tu as mémorisé tout très vite car tu en avais besoin. Alors qu’à l’école on apprend plein de choses mais sans savoir pourquoi (car avoir des bonnes notes ça ne répond pas à la question, en tout cas moi ça n’a jamais répondu aux miennes, de questions) ou sans le mettre en “pratique”. Et, à l’école (et dans la vie ?), on va vite te faire croire que si tu es nul·le en math aujourd’hui, tu seras toujours nul·le en maths par exemple, ce qui est bien évidemment totalement faux. C’est marrant ce que tu dis sur les professeur·es dont tu te souviens. Moi, je me souviens aussi de profs que j’ai adoré mais aussi très bien des profs que j’ai détesté, qui m’ont “cassée” et “dégoûtée” de leur matière. On voit très bien que d’une année à l’autre d’ailleurs un·e élève peut passer de “super nul·le” à “super bon·ne” dans une matière ou vice versa en fonction du prof. Après c’est toute la difficulté d’essayer d’enseigner à un groupe de personnes qui ont toutes leur manière d’apprendre, leur fonctionnement, leur sensibilité…

      Et je te rejoins totalement sur ta dernière phrase, perso moi je dis souvent que je veux être libre avec MES propres responsabilités ?

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  5. Coucou Camille. L’université n’était pas mon premier choix mais j’ai tellement aimé cette période, la plus belle de ma vie en termes d’épanouissement intellectuel. Passer ses journées à apprendre, entourée de spécialistes tous plus pointus les uns que les autres était tellement stimulant, j’en garde un super souvenir (j’ai étudié l’histoire pendant 5 ans). Concernant la professionnalisation, je suis partagée. D’une part, il faut en effet que l’université assure des perspectives à ses futurs diplômés, car on ne peut pas tous devenir professeurs ou chercheurs. Au bout de 5 ans, j’avais vraiment envie de rentrer dans le concret et de trouver ma voie professionnelle et je n’appréciais pas certaines attitudes, limite méprisantes envers tout ce qui était lié à l’entreprise. D’un autre côté, je crois que tout métier s’apprend en grande partie sur le tas et que les connaissances académiques ont leur utilité, tout comme les compétences plus transverses qu’on acquiert à l’université. J’ai eu la chance de participer à un programme mettant en relation les littéraires avec de grandes entreprises (l’opération Phénix), un peu à l’anglo-saxonne. En gros le but de ces entreprises était de recruter des “têtes bien faites” et de les former elles-mêmes au métier. En tout cas merci d’avoir ouvert la discussion sur un sujet aussi passionnant 🙂

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    • Coucou Amtiss,

      Je te rejoins dans tes analyses. J’ai moi aussi ressenti un certain mépris du milieu universitaire pour le “monde de l’entreprise”, mépris que j’ai d’ailleurs moi même fini par assimiler à force d’entendre ce genre de discours… Je suis d’accord avec toi que le modèle actuel de l’université est loin d’être parfait et que le fait de faire 5 ans d’études pour se retrouver sans rien derrière n’est pas acceptable et a besoin d’être réformé. J’ai d’ailleurs, comme me l’a rappelé Léa dans son commentaire sous l’article “quand je serais grand·e, je serais”, trop souvent entendu sur les bancs de l’univ’ des profs nous dire qu’ils et elles formaient “des chômeur·euses” et je comprends même pas comment on peut tenir (accepter ?) ce genre de discours.

      Pour moi ce qui est le plus problématique c’est que les entreprises exigent bien souvent un Bac+5 pour tout un tas de postes, ou pour avoir une meilleure rémunération alors que je pense qu’on pourrait commencer à travailler bien avant. Via des programmes comme l’opération Phénix auquel tu as participé par exemple (je ne connaissais pas ça a l’air chouette !), ou bien en étant formé·es directement au sein de l’entreprise. Dans mon idéal, l’Université (ou un autre lieu) ne serait plus un lieu pour “trouver un travail” mais un lieu de savoir, de débat, de réflexion. On travaillerait donc “plus jeune” mais on aurait aussi du temps en parallèle pour “remplir nos têtes”, rencontrer d’autres personnes dans des espaces de réflexion, espaces nécessaires tant pour l’épanouissement personnel que pour la vie citoyenne, il me semble.

      Ca y’est j’ai à nouveau mille questions sur ce sujet tellement vaste, merci de m’avoir fait réfléchir également ?

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  6. C’est très intéressant parce que tu évoques donc un apprentissage tout au long de la vie, et je ne peux qu’aller dans ton sens! Beaucoup de personnes se disent qu’elles ne sont pas faites pour les études, ce qui est vrai dans certains cas, mais ça ne devrait pas les priver de l’accès à toutes ces connaissances.

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    • Oui, exactement, je crois à l’apprentissage tout au long de la vie, et pas seulement dans le cadre d’un travail pour développer des “compétences” sur un poste précis. C’est vrai que beaucoup de personnes n’aiment pas les études et je crois que c’est plus une question de forme que de fond et peut-être aussi de “moment de sa vie”. Par exemple, j’ai détesté certaines “matières” à certains moments et ce n’est que plus tard que je m’y suis finalement intéressée. Je me demande si on dissociait finalement davantage “apprentissage pour avoir un travail” et “apprentissage pour le plaisir” si cela ne serait pas plus simple. Sachant que bien sûr les deux ne sont pas forcément hermétiques et que ce que l’on apprend pour le plaisir peut servir dans notre travail et vice versa. Ainsi “l’apprentissage pour le travail” serait plus concret mais ça ne nous empêcherait pas d’avoir le temps de développer d’autres savoirs parfois (souvent ?) jugés inutiles ou futiles mais contribuant pourtant à notre épanouissement personnel et à la vie “commune”, “démocratique”, “citoyenne” ou appelons ça comme on veut. Je réalise que j’aurai encore mille questions à explorer, je ferai sûrement un article à ce sujet ?

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