Pouvons-nous déconnecter dans un monde (du travail) hyperconnecté ?

Pouvons-nous (devons-nous ?) déconnecter dans un monde (du travail) hyperconnecté ? Je n’ai jamais été une personne (très ?) connectée. Je peux passer plusieurs jours sans téléphone. Et je suis nostalgique de ce monde, que j’idéalise d’ailleurs probablement, dans lequel toutes ces nouvelles technologies de la communication n’existaient pas (encore). Cela étant dit, je dois avouer que je trouve cela de plus en plus difficile de réussir à déconnecter, ce notamment dans un monde (du travail) de plus en plus technophile.

Laisser son travail au travail ?

La barrière entre vie professionnelle et vie personnelle n’est pas une mince affaire. J’entends souvent dire que les millenials ne veulent pas travailler [nda : « littéralement, les milléniaux, aussi connu·es sous le nom de génération Y, est un concept désignant l’ensemble des personnes nées entre le début des années 80 et la fin des années 90 »]. Sous-entendu qu’ils et elles ne veulent pas travailler autant que les générations précédentes. 

Et pour cause, les millenials ont envie (besoin ?) d’un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Bande de doux rêveurs et de douces rêveuses. De paresseux et de paresseuses. D’illuminé·es. La vie, c’est le travail. Le travail, c’est la santé. La santé, c’est la vie. Et, en France, à en croire certain·es, le travail n’est pas pénible. Le travail ne fait pas souffrir. Le travail ne tue pas, si ?

Alors, nous nous tuons à la tâche. Mais, attention, au sens figuré seulement. Nous nous investissons à fond. Nous ne comptons pas nos heures. Nous avons du mal à déconnecter. Le soir, quand nous rentrons chez nous, nous (re)pensons à notre journée de travail. Ou nous pensons déjà à la journée du lendemain. À la semaine qui nous attend. Ou plutôt qui ne nous attend pas. Le temps file à une vitesse, il paraît. 

Avez-vous déjà ressenti cette difficulté à arrêter de « penser » ? À vivre dans le moment présent ? Qu’importe l’énergie que nous investissons à essayer de cloisonner nos pensées, il me semble qu’elles nous dépassent. De là, comment pourrions-nous réellement cloisonner vie professionnelle et vie personnelle ? À quel moment sommes-nous « en fonction » et à quel moment sommes-nous « seulement nous » ? 

Pouvons-nous laisser notre vie professionnelle derrière nous, ce dès refermée la porte de notre bureau ? Et, de la même manière, pouvons-nous laisser notre vie personnelle sur le pas de l’entrée de notre bureau ? Notre cerveau ne dispose pas d’un mode « boulot » à activer et désactiver à notre guise. Malheureusement ou heureusement, je ne sais pas. 

Un monde (du travail) toujours plus connecté ?

Alors, nous avons du mal à laisser le boulot au bureau. Nous avons du mal à déconnecter. Et, avec l’apparition des nouvelles technologies, la barrière, déjà fine, entre vie professionnelle et vie personnelle, si peu qu’elle ait jamais réellement existé, semble vouée à s’effriter toujours plus. 

Aujourd’hui, nous pouvons faire du « télétravail », c’est-à-dire travailler d’où nous le voulons, bien souvent à notre domicile ou encore dans des espaces publics (coworking, cafés, trains, bibliothèques…). Nos espaces de travail, déjà difficilement délimitables mentalement, ne sont, à présent plus, limités physiquement. Cela ne concerne pas (encore ?) tous les emplois. Et même si cette pratique s’est « démocratisée » dans de nombreux secteurs, il est difficile d’imaginer que certains boulots puissent être dématérialisés. 

Un·e sage femme peut-il ou elle aider une femme à accoucher à distance, derrière un écran ? A priori, non. Quoique, aujourd’hui des médecins effectuent bien des téléconsultations, c’est-à-dire des consultations médicales en ligne. Alors qui sait ce que l’avenir nous réserve ? Et comme le dit un célèbre adage, il ne faut jamais dire jamais, n’est-ce pas ?

De nombreuses études prédisent que la dématérialisation et l’automatisation du travail est en marche, et même en marche rapide. Et que, le développement de l’intelligence artificielle va bouleverser le monde du travail et à travers lui nos sociétés. Et ce, bien plus vite qu’on ne le croit.

Mais pour le moment, les robots ne nous ont pas (encore ?) tous et toutes remplacé·es. Les nouvelles technologies peuvent même nous aider, aussi bien au travail que dans notre quotidien. Elles permettent de gagner du temps. De pouvoir, comme nous l’avons vu avec le télétravail, avoir plus de flexibilité puisque nous pouvons bosser d’où nous voulons. Ou, tout du moins, effectuer certaines tâches depuis n’importe où.

Cela permet donc de prolonger l’espace de travail qui n’est plus délimité par nos bureaux. Ainsi, nous nous retrouvons à finir un truc le soir chez nous puisque c’est possible. À préparer une réunion un dimanche après-midi pour prendre de l’avance, ou bien rattraper un retard. Ou alors à checker ses e-mails, voire carrément y répondre.

Que celle ou celui qui n’a jamais checké ses e-mails un soir ou un weekend nous lance la première pierre. Ou dans les transports en commun avant ou après le boulot ? Personne ?

Aujourd’hui, nous pouvons (avoir l’illusion de) tout savoir, tout de suite. C’est difficile de lutter contre cette possibilité. De lutter contre notre curiosité. Contre nous-même. Et l’attente nous devient de plus en plus insoutenable. Mais après tout, pourquoi se priver de ce que nous pouvons faire ?

Je suis sûre que cela vous est déjà arrivé d’envoyer un sms et de guetter impatiemment une réponse en vérifiant votre téléphone toutes les 30 secondes. Ou bien de publier sur un réseau social en guettant les réactions. Ou encore d’envoyer un e-mail, par exemple une candidature, et de passer votre temps à rafraîchir votre messagerie dans l’attente d’une réponse.

Personnellement, je me sens très vite oppressée quand j’ai trop de sollicitations, trop d’informations. Je n’ai plus aucun réseau social personnel et cela ne me manque pas. Je n’ai pas envie de passer mon temps le nez collé à mon téléphone.

Car oui, je suis addict. Si je n’y prête pas attention, je me retrouve à réaliser que cela fait deux heures que je surfe dessus sans même vraiment savoir pour quoi. Alors, une de mes astuces est de mettre mon portable en mode avion ou de sortir faire un tour en le laissant tout bonnement à la maison. Et cela me procure une sensation de liberté.

Mais ce que je peux faire dans ma vie personnelle, puis-je le faire au travail ? Et bien, je ne sais pas.

J’ai, par exemple, toujours refusé d’installer une messagerie professionnelle sur mon téléphone portable personnel. Et personne ne m’y a jamais obligée, jusqu’à présent. Mais j’ai régulièrement essuyé des réflexions à ce sujet, ce dans différents boulots. « Ah bon, tu n’as pas accès à tes e-mails sur ton portable, mais pourquoi ? ». « Tu sais c’est quand même bien pratique de pouvoir traiter ses e-mails sur son téléphone ». « C’est marrant pour une jeune t’es pas très au fait de la technologie, mon grand-père est plus connecté que toi ». « Tu fais ce que tu veux mais… ». Oui, je fais ce que je veux. Pas de « mais  » qui tienne. Euh, vraiment ?

J’avais donc une règle. Une règle d’or. Ne pas installer ma boîte mail sur mon téléphone personnel. Déjà, si la structure qui m’emploie veut que je sois connectée, elle n’a qu’à me confier un portable professionnel, non ? Grâce à cette règle, je pensais pouvoir échapper à l’hyperconnexion. Ne pas finir par traiter mes e-mails les soirs et les weekends. J’avais déjà tendance à ne pas compter mes heures alors quand je sortais du boulot, hors de question que je continue de bosser.

Et puis, je me disais que c’était un cercle vicieux. Qu’il fallait que je sois forte. Que si je commençais à lire mes e-mails, ensuite je me mettrais à y répondre et avant même de m’en rendre compte ce serait la fin des haricots. Oui, en plus d’être aussi (peu) connectée que les vieux (sages), j’utilise leurs expressions.

Alors, je n’ai pas craqué. Non je déconne, bien sûr que j’ai craqué. Au début, j’étais au dessus de ça, toute fière que j’étais de mes grandes convictions. Et puis sont arrivés les lundis matins 9h où mes collègues me parlaient de choses dont je n’avais pas connaissance. « Ah, mais t’es pas au courant ? ». « – Bah non, je viens d’arriver au bureau en fait ». Ou bien des matinées à « rattraper » des e-mails que j’avais manqués puisque ceux-ci avaient été échangés pendant les weekends ou en soirées.

Des e-mails, qui, d’ailleurs, ne me concernaient, pour la plupart, pas. Vous savez ces e-mails que nous recevons (envoyons ?) car il faut se « protéger » et tout mettre par écrit ou encore ces e-mails de fanfaronnade pour (dé)montrer que nous travaillons. Laissez-moi rire. Ou pleurer. Et on en parle de ces e-mails qui, à peine reçus, ne sont (déjà) plus d’actualité. Et oui, c’était des e-mails d’hier et hier, ce n’est plus aujourd’hui. Ou plutôt, c’était des e-mails d’il y a une heure et depuis une heure c’est 60 minutes qui se sont passées, faut se mettre à la page.

Alors j’ai revu mes convictions, et j’ai décidé que je pouvais lire mes e-mails en dehors de mes heures de bureau. Juste histoire de me tenir informée et de plus être la dernière au courant de tout. Mais, que je n’y répondrait pas.

Au début, ça marchait plutôt bien, j’avais l’impression d’avoir plus de temps. Quand j’arrivais au bureau, je n’avais plus une pile d’e-mails à rattraper. Ô joie. J’étais à jour. Et puis, petit à petit, sans même m’en rendre compte, j’ai commencé à répondre à ces e-mails. Le soir. En weekend. Pendant mes congés.

Et pour traiter ces e-mails je devais parfois (souvent ?) effectuer d’autres tâches. Relire un document. Re-travailler une présentation. Vérifier des informations. Mais, je n’étais plus en retard. Je suivais le mouvement. J’étais le mouvement. C’était grisant.

Jusqu’au moment où j’ai saturé. J’étais fatiguée. J’étais saoulée. Sauf que c’était difficile de faire marche arrière. J’en faisais trop. Mais si j’essayais d’en faire moins, je n’en faisais plus assez. Alors, je me suis dit qu’il fallait mieux changer de boulot.

Une fois que l’on donne c’est compliqué de reprendre. Alors mieux vaut faire table rase. Commencer dans un nouvel endroit, avec de nouvelles personnes et une nouvelle moi pleine de bonnes résolutions.

Je ne sais pas si j’ai réussi. Je pense que je suis de plus en plus consciente de l’importance de déconnecter. Et plus vigilante car je sais que c’est difficile de résister. Je me sens également moins coupable quand je le fais. Mais je crois que c’est difficile de déconnecter, d’autant plus dans un monde (du travail) hyperconnecté, sans risquer de s’exclure.

Un droit pour (réussir à) déconnecter ?

Un droit à la déconnexion serait-il la solution ? Les mutations de nos sociétés entraînent de facto les nécessaires mutations de nos droits. Ces derniers sont souvent plus lents à évoluer. Ce qui peut s’avérer problématique, notamment dans un monde, qui évolue de plus en plus vite, avec de moins en moins de garde-fous.

Le droit à la déconnexion ne fait pas exception à la règle puisqu’il est initialement une création de la jurisprudence. Le 17 février 2014, la Cour de cassation avait considéré que « le fait de n’avoir pu être joint en dehors de ses horaires de travail sur son téléphone portable personnel est dépourvu de caractère fautif et ne permet donc pas de justifier un licenciement disciplinaire pour faute grave » (arrêt n°01-45889).

La loi nᵒ 2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels, dite « loi Travail » ou « loi El Khomri » a consacré le principe du droit à la déconnexion et est entrée en vigueur le 1er janvier 2017 (modifiée par LOI n°2021-1018 du 2 août 2021 et entrée en vigueur depuis le 31 mars 2022).

Les modalités du plein exercice par le salarié de son droit à la déconnexion et la mise en place par l’entreprise de dispositifs de régulation de l’utilisation des outils numériques, en vue d’assurer le respect des temps de repos et de congé ainsi que de la vie personnelle et familiale. A défaut d’accord, l’employeur élabore une charte, après avis du comité social et économique. Cette charte définit ces modalités de l’exercice du droit à la déconnexion et prévoit en outre la mise en œuvre, à destination des salariés et du personnel d’encadrement et de direction, d’actions de formation et de sensibilisation à un usage raisonnable des outils numériques

Article L2242-17 (7°)

Le droit à la déconnexion signifie donc le droit pour tout·e salarié·e de ne pas être en permanence joignable, ce, notamment, par la régulation de l’utilisation des outils numériques, afin de protéger son temps de repos et d’assurer le respect de sa vie personnelle.

Les modalités de mise en place de ce droit sont laissées à l’employeur·euse qui est chargé·e de mettre en place des dispositifs de régulation des outils numériques. Il est ensuite préciser qu’à défaut d’accord, il ou elle devra élaborer une charte.

J’ai souvent entendu que c’était une bonne chose. Que laisser le mode d’application du droit à l’appréciation de l’employeur.euse permettait de mieux respecter les différentes nécessités des structures.

Politique de l’employeur·euse d’abord, me dites-vous ? Car oui, nous avons besoin des employeur·euses. Nous en avons besoin pour lutter contre les chômeurs. Euh, le chômage. Pour faire tourner l’économie. Le monde. Mais qu’est-ce qu’un travail sans travailleur·euses ?

Tout le monde semble s’accorder sur le fait que la déconnexion est importante. Nous en avons fait un droit. Le droit à la déconnexion. Alors, pourquoi ce droit n’est pas pour tous et toutes le même ? Ou plutôt pourquoi est-il le même en principe mais pas dans ses modalités d’application ?

Et d’ailleurs, le droit à la déconnexion, comme tous les droits, est-il d’abord connu et ensuite réellement appliqué ?

La loi est entrée en vigueur il y a trois ans et je n’ai personnellement jamais été ne serait-ce qu’informée par un·e de mes employeur.euses du droit à la déconnexion. Et la seule fois dont j’ai entendu parler d’une charte à ce sujet, l’employeur·euse, malgré des relances régulières des délégué·es du personnel à ce sujet, ne considérait pas cela comme une « priorité ».

Et nous pouvons le comprendre puisque la loi ne prévoit aucune obligation d’aboutir à un accord. Et qu’aucune sanction n’est prévue en cas d’échec des négociations.

(Toute) la faute peut-elle être rejetée sur les employeur·euses pour autant ? L’individu n’a-t-il pas sa part de responsabilité ? Après tout, pourquoi traitons-nous nos e-mails le soir, le weekend, en congés ? Pourquoi travaillons-nous en dehors de nos horaires de travail ? N’avons-nous pas mieux à faire ? « Achète-toi une vie », comme diraient les jeunes.

Si seulement c’était si facile. Plusieurs fois, j’ai voulu résister à la tentation de l’hyperconnexion. Dans ma vie personnelle mais aussi professionnelle. Et j’ai échoué. Plusieurs fois. Pourquoi ? Par peur de manquer quelque chose ? Par curiosité (maladive) ? Pour faire comme tout le monde ? Par réflexe ? Par norme ?

Mais des personnes qui travaillent plus que les autres il y en a toujours eu, me direz-vous. Nous n’avons pas tous et toutes le même rapport au travail. Il y a des workaholics [nda : « bourreaux du travail »] auto-proclamé·es et fier·es de l’être. Si une personne veut s’investir à fond dans son travail, quel est le problème ? Bonne question, je ne sais pas.

Qui serais-je pour vous dire quoi faire ? Pour vous dire de déconnecter si vous ne le voulez pas. Vous dire de faire moins d’heures alors que c’est votre choix. Tout comme c’est mon choix de vouloir déconnecter. Je ne vais pas vous forcer, tout comme je n’aimerais pas que vous me forciez. Le problème, c’est que c’est dur d’être différent·e.

Alors, dans un environnement (de travail) hyperconnecté il me semble que je vais irrémédiablement devoir m’adapter, ne serait-ce qu’un peu, non ? Et puis, je n’ai pas envie de passer pour celle qui ne fout rien. Pression sociale. Et puis j’ai envie de garder mon travail et pas d’être remplacée par une personne qui serait prête à travailler plus que moi (tout en étant peut-être moins payée ?). Loi du marché (de l’emploi).

J’ai entendu que certaines entreprises avaient décidé de prendre des décisions radicales à propos de la déconnexion de leurs employé·es. Certaines, par exemple, ferment leurs serveurs [nda : « système informatique permettant la consultation directe d’une banque de données »] en dehors des heures de bureau, ce qui rend l’accès aux e-mails techniquement impossible. Personnellement, j’aime bien cette idée. Mais les e-mails ne sont pas le seul problème.

Nous pouvons aussi continuer à travailler sur un dossier. Nous renseigner sur un sujet. Nous envoyer des textos ou bien nous appeler. D’ailleurs, je me suis toujours demandé pourquoi notre employeur·euse avait notre numéro de téléphone portable personnel. Cela lui donne la possibilité de nous joindre à tout moment puisque notre smartphone est, il faut bien (se) l’avouer, quasi toujours à portée de (notre) main. 

Même si nous avons le droit de pas lui répondre en dehors de nos heures de travail, c’est déjà une intrusion. Et d’ailleurs, en réalité, qui ose ignorer plusieurs appels de son ou de sa boss ? Et qui, s’il ou elle le fait, peut dire que ça ne va pas le ou la tracasser ou tout du moins le ou la questionner et donc envahir son espace mental ? Et quid des collègues ? Qui sont peut être parfois des ami·es. À quel moment, quand nous leur parlons en dehors du travail, nous le faisons en tant qu’ami·e et à quel moment nous le faisons en tant que collègue ?

Et la déconnexion se pose-t-elle uniquement en dehors des heures de travail ? Ne devrions-nous pas aussi réfléchir à la déconnexion pendant le travail ? Le fait d’être interrompu·e toutes les deux minutes car nous sommes toujours connecté·es ne pose-t-il pas problème ?

L’apologie du multitasking, c’est-à-dire de l’art d’accomplir plusieurs choses à la fois, n’est-elle pas dangereuse ? Combien de données différentes notre cerveau peut-il traiter simultanément ? Pouvons-nous, en toute bonne foi, affirmer que, oui, on peut correctement suivre une réunion, traiter ses e-mails, lire et corriger un document, le tout en même temps ? Personnellement, moi je ne peux pas. Rien que de l’énoncer, j’ai déjà mal à la tête.

Pourtant, je ne suis pas une obsédée de la tâche unique. Je pense qu’il est possible de faire plusieurs choses à la fois. Mais je ne crois pas que tout et n’importe quoi puisse se faire en traitant d’autres choses à côté. Je pense que certaines tâches demandent une concentration maximale et donc exclusive. Et que c’est impossible d’être toujours multi-tâches sans finir par imploser.

Et franchement, pour avoir vécu des réunions pendant lesquelles personne ne nous écoute vraiment et pendant lesquelles nous ne pouvons écouter personne vraiment car nous n’avons « pas le temps », pour moi cela n’a aucun sens. Une personne me parles, je l’écoute. Simple. Si je n’ai pas envie, besoin de l’écouter alors je ne viens pas. Basique. Oui, je viens de citer Orelsan. Et à vouloir toujours gagner du temps, ne finissons-nous pas par en perdre ? Et pire, nous perdre ?

Qu’en pensez-vous? Avez-vous déjà ressenti un besoin de déconnexion ? Si oui, comment faites-vous pour déconnecter ? Y arrivez-vous ? Êtes-vous du genre à traiter vos e-mails le soir, en weekend ou en congés ? Appréciez-vous le fait d’être hyperconnecté·e ? Que pensez-vous du droit à la déconnexion ? Est-ce que ce droit est connu et appliqué dans la structure pour laquelle vous travaillez ? Dans les structures pour lesquelles vous avez travaillé ?

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Sources citées et aller plus loin

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2 réflexions au sujet de “Pouvons-nous déconnecter dans un monde (du travail) hyperconnecté ?”

  1. Lors de ma première expérience pro (cabinet d’audit), j’étais tout le temps connectée comme la plupart de mes collègues (vérification des mails le soir et le WE notamment). Je m’étais quand même fixée une limite : ne pas installer ma boite pro sur mon téléphone… jusqu’à ce qu’on nous fournisse des téléphones professionnels avec messagerie intégrée (lol). Le plus dur, c’est qu’être tout le temps connectée force à se comparer aux autres et fait perdre beaucoup de temps, comme tu le décris très bien. Avec le temps j’ai compris que ce n’est pas du tout productif, et surtout qu’il n’y a jamais de véritable urgence (je ne suis pas médecin!). En tout cas, cette expérience m’a vaccinée et aujourd’hui j’ai une règle : au moins une journée off par semaine, et zéro connexion pendant les vacances.

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    • Salut Amtiss, merci pour ton partage d’expérience 🙂

      Et moi qui, n’ayant jamais eu de téléphone pro, enviait ceux et celles qui en avaient car je me disais que la limite était de cette façon plus nette, et qu’ils ou elles pouvaient l’éteindre à la sortie du boulot. Sauf qu’en réalité j’imagine que ce n’est pas si facile que ça de lâcher son téléphone pro même en dehors du bureau. Et dans certaines boîtes j’imagine même que ce serait difficilement accepté. Je suis d’accord avec toi, c’est difficile de ne pas se comparer et parfois l’esprit de compétition entre collègues est très fort, ce qui n’arrange pas les choses.
      J’aime ton “exemple du médecin”, c’est ce que mon copain me sort toujours quand il me voit paniquer pour un truc de boulot “non mais ça va t’es pas médecin c’est pas une question de vie ou de mort ton truc là…” et il et toi avez bien raison !
      Super que tu réussisses à faire une journée off et zéro connexion pendant les vacances ! Franchement même si c’est dur de déconnecter, une fois que c’est fait ça fait tellement de bien 🙂

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